L’association animaliste L214 annonce le 20 février 2025 avoir porté plainte contre Lidl France et deux élevages porcins partenaires du distributeur, dénonçant avec de nouvelles images chocs des cas de maltraitance animale et une « tromperie du consommateur ».
Auprès des parquets du Mans et de Quimper, l’association a porté plainte pour « mauvais traitements commis par un professionnel ». Les deux plaintes — envoyées le 19 février 2025 et dont l’AFP a pu consulter une copie — ciblent également Lidl France pour « complicité de mauvais traitements envers animaux » et « pratiques commerciales trompeuses ».
Ces deux élevages font pourtant partie d’un programme de Lidl France en faveur du bien-être animal dans la filière porcine, qui subventionne des exploitations respectant certains critères d’amélioration des conditions d’élevage. Pour Sébastien Arsac, cofondateur et directeur des enquêtes de L214, « Lidl fait de grandes promesses pour rassurer les consommateurs » mais « même les élevages sélectionnés par l’enseigne ne respectent pas les besoins fondamentaux des animaux et violent la réglementation en place depuis plus de 20 ans ».
Des pratiques préoccupantes, selon l’association
Les photos et vidéos enregistrées au début de février par L214 dans deux élevages, un dans la Sarthe et un dans le Finistère, montrent « des violations flagrantes de la réglementation, comme la coupe systématique des queues », interdite, précise l’association dans un communiqué.
Les pratiques sont « encore plus préoccupantes » au sein de l’élevage du Finistère, selon L214, qui signale notamment des locaux insalubres, la présence d’animaux agonisants ou encore le recours au « claquage » qui consiste à tuer les porcelets non viables ou jugés moins rentables en les projetant contre un mur ou contre le sol.
L214 appelle l’enseigne à s’engager sur les critères du Pig Minimum Standards, « une initiative soutenue par plusieurs associations européennes visant à bannir les pires pratiques d’élevage et d’abattage des cochons d’ici à 2030 ». Ces standards incluent l’interdiction de la caudectomie, un accès à des matériaux d’enrichissement adéquats et des densités d’élevage plus faibles.
Sollicité par l’AFP pour un commentaire au sujet de ces plaintes, Lidl France n’a pas réagi dans l’immédiat.