Le microbiote intestinal dépend-il de nos gènes ? Cette question a trouvé sa réponse chez les porcs. Plusieurs chercheurs de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) y ont répondu récemment par la positive, dans une parution dans la revue « Microbiome » en juin 2024.

Catherine Larzul, chercheuse à l’UMR Génétique, physiologie et systèmes d’élevage à Toulouse, explique : « Nous avons sélectionné deux lignées de porcs avec deux types de microbiotes différents. » Au cours du temps, la fréquence de chaque microbiote augmente de génération en génération, ce qui montre leur caractère héritable.

Réponse immunitaire

L’une de ces deux lignées de porcs, caractérisée par une surabondance de la bactérie Prevotella dans son microbiote, obtient « une meilleure croissance post-sevrage », indique la chercheuse, ajoutant que le poids se rééquilibre ensuite au cours de l’engraissement. « Le fait que le microbiote a un effet sur la croissance visait surtout à montrer qu’il a des influences sur l’animal hôte », résume-t-elle. Les travaux se poursuivent, dans l’objectif de mettre en évidence qu’une sélection basée sur le microbiote, pourrait faciliter la résilience des porcs.

« On sait produire des animaux plus gros grâce à la sélection, témoigne Catherine Larzul. En revanche, on envisage que les animaux, notamment les porcs, vont faire face à un environnement d’élevage de plus en plus variable. L’idée serait que l’animal puisse affronter des événements inattendus, notamment des pathologies du système digestif, avec le moins d’interventions extérieures possible. »

De premières indications semblent déjà prouver que des microbiotes différents « jouent sur la réponse immunitaire face à certaines pathologies ».