Deux milliards d’euros. C’est le coût global, annoncé par Inaporc, d’une évolution de tous les élevages porcins pour mettre les truies en liberté dans les verrateries et les maternités. Ce chiffre impressionnant attire l’attention dans l’exposé du programme « Demain le porc », lancé par l’interprofession au cours de son assemblée générale qui a lieu les 11 et 12 juin 2024 à Angers (Maine-et-Loire).
« Demain le porc » est une démarche de responsabilité sociétale des organisations (RSO). Parmi les cinq piliers qui la composent, le bien-être animal prend logiquement sa place. Avec un objectif phare : la moitié des truies en cases liberté en 2035.
« Aujourd’hui, nous estimons que les installations « liberté » représentent 7 à 10 % des maternités et des verrateries, expose Philippe Bizien, président d’Inaporc. L’objectif des 50 % en 2035 est donc ambitieux. »
100 % des nouveaux bâtiments en cases liberté dès 2025
En toile de fond de cette évolution, il y a le constat que beaucoup d’élevages actuels devront être rénovés au cours de la prochaine décennie. C’est donc le moment d’opérer la bascule vers les dispositifs liberté. Et d’ores et déjà, la totalité des bâtiments neufs devront en être équipés dès 2025.
Reste la question du coût de l’opération. D’après Inaporc, il pourrait se situer dans une fourchette de 4 000 à 5 000 € par truie. Une moyenne qui recouvre une grande disparité, selon les situations. Au plus bas, l’interprofession estime à 1 182 € le coût moyen d’une place en verraterie en rénovation. À l’autre extrémité, une case de maternité en liberté neuve coûterait 10 768 €. Des chiffres qui sont encore à nuancer en fonction de la surface attribuée à chaque animal.
Même si les dispositifs liberté ne sont pas obligatoires en France, un mouvement est enclenché vers leur généralisation. L’Allemagne va les rendre obligatoires en 2035. Il y a fort à parier que la France suivra tôt ou tard. Pour les éleveurs qui choisiront de l’anticiper, reste à prévoir des surfaces suffisantes, pour ne pas se retrouver pris au piège d’un bâtiment dont les cases neuves se révéleraient réglementairement trop petites.