Ce projet de loi sur le bien-être des animaux d’élevage doit mettre fin à l’exportation de milliers de bovins, porcs, chèvres, moutons, sangliers et chevaux destinés à l’abattage ou à l’engraissement depuis ou via l’Angleterre, le Pays de Galles et l’Écosse.
Déjà approuvé par les élus de la Chambre des communes, le texte a été adopté mardi 14 mai 2024 par la Chambre des lords. Il sera inscrit dans la loi une fois qu’il aura reçu le sceau royal, une formalité.
Un « accomplissement extraordinaire »
Emma Slawinski, l’une des responsables de l’organisation de protection des animaux britannique RSPCA, qui milite depuis près de 50 ans pour cette interdiction, l’a qualifié d' « accomplissement extraordinaire ».
Cette proposition avait été formulée une première fois en 2017 par les conservateurs britanniques et présentée comme un « avantage du Brexit », les règles commerciales de l’Union européenne (UE) empêchant les États membres d’interdire les exportations d’animaux vivants vers d’autres pays de l’Union.
« C’est un grand jour. Pendant des décennies, les animaux d’élevage ont enduré ces exportations insensées vers le continent — mais plus maintenant », a salué dans un communiqué Philip Lymbery, directeur général de l’organisation CIWF (Compassion in World Farming).
Pression sur l’Union européenne
Lors du vote mardi, plusieurs membres de la Chambre des lords ont regretté que la loi ne s’applique pas en Irlande du Nord, qui en vertu des règles post-Brexit, voit continuer de s’appliquer certaines réglementations de l’Union européenne, en particulier en matière commerciale.
Les ONG de protection des animaux d’élevage exhortent l’Union européenne à interdire elle aussi l’exportation d’animaux vivants vers les pays tiers, mais cette option a récemment été écartée par la Commission.
Dans sa proposition de révision de la réglementation à la fin de 2023, toujours en cours de négociation, celle-ci lui a préféré un durcissement des exigences sur l’état des bateaux et la bientraitance des animaux à bord.
Ailleurs dans le monde, l’Australie s’est engagée à mettre fin à l’exportation de moutons vivants d’ici à 2028. La Nouvelle-Zélande a elle aussi interdit depuis avril 2023 l’exportation par voie maritime de bétail vivant.