Au début de mars, les enfants d’un éleveur décédé soudainement ont contacté le service de remplacement de la Sarthe (SR 72). Ils demandaient l’intervention d’un agent pour soigner un lot de porcs. L’exploitation n’était pas adhérente et aucun enfant n’avait de mandat pour agir en son nom.

« Jusqu’ici, bloqués par nos statuts, nous ne pouvions pas répondre à cette demande. Nous avons alerté la DDPP (direction départementale de la protection des populations) qui a décidé d’activer la convention. Un agent a pu intervenir », explique Xavier Deburre, responsable d’Agri Emploi 72. Une convention signée le 20 février dernier organise l’intervention du service de remplacement sur mandat de la DDPP. Elle marque un progrès dans l’accompagnement des exploitations en grande difficulté.

Mise en sécurité des animaux

Le dispositif peut être activé directement par la DDPP ou, comme dans le témoignage, via une alerte du service de remplacement. Dans tous les cas, les caractères d’urgence, de mise en sécurité des animaux et plus largement de bien-être animal sont déterminants.

« Une fois le principe du mandat acté, les partenaires se retrouvent sur l’exploitation, avec l’éleveur lorsque c’est possible, décrit Xavier Deburre. Ceci afin de déterminer la durée du remplacement, le temps de travail de l’agent, vérifier le stock d’aliments ou encore la disponibilité du matériel. »

Lorsqu’elle mandate le service de remplacement, la DDPP s’engage à régler les frais, à savoir : l’adhésion au service (90 € HT par an) et le paiement des heures (28,72 €/h) jusqu’à deux mois.

De cinq à dix exploitations concernées par an

La DDPP 72 estime que ce nouveau dispositif pourrait concerner entre cinq et dix exploitations par an. « Un minimum », estime de son côté Agri Emploi 72, dont l’activité de remplacement, départementalisée depuis le 1er janvier 2023, augmente nettement. L’an dernier, le service a facturé près de 40 000 heures.

Sur 600 exploitations adhérentes, 250 l’ont sollicité, en premier lieu pour faire face à la maladie ou à un accident (16 000 heures). « Les deux autres motifs de remplacement ont été les congés de maternité et de paternité (13 000 heures) et les vacances (7 000 heures). »

Amorcée en 2023, cette augmentation se confirme au début de 2024, du fait principalement des congés de maternité et de paternité. Le service de remplacement a prévu de passer, d’ici à la fin de l’année, de dix à quinze agents en CDI à temps complet. « L’an dernier, en plus de nos dix permanents, nous avons fait appel à une centaine de vacataires », rappelle Xavier Deburre.