Les deux derniers cas se situent à moins de 4 km du premier, ce qui pourrait « témoigner d’une exposition multiple au virus ou d’un cycle déjà installé chez le sanglier. Cette situation pourrait ressembler à celle observée dans la République tchèque, avec le risque de voir apparaître une nouvelle zone d’endémisation de la PPA dans la région », prévient la plateforme d’épidémiosurveillance en santé animale (Esa) dans sa dernière note.

La peur du sanglier polonais

Il n’existe pas de vaccin contre cette maladie, contrairement à la peste porcine classique. La lutte passe par des mesures de biosécurité, avec le nettoyage/désinfection rigoureux des camions de transport d’animaux. Les éleveurs français redoutent par-dessus tout les importations de sangliers polonais destinés à des chasses privées (près de 2 000 par an, selon certains acteurs de la filière).

Mais ces mouvements sont légaux, et validés par le pays exportateur, donc difficiles à contester. Dans l’Hexagone, les fédérations de chasse ont entrepris de sensibiliser leurs adhérents et les éleveurs sur les mouvements de suidés et de leurs viandes.

Denrée alimentaire contaminée

Mais le risque principal pourrait bien venir de l’homme lui-même : certains cas seraient dus à des importations de denrées alimentaires contenant de la viande de porc contaminée… Les chauffeurs routiers en particulier, venant de pays infectés, suscitent l’inquiétude des professionnels. Mais les travailleurs, touristes ou chasseurs ramenant des viandes ou des charcuteries sont aussi des facteurs de risque.

La Hongrie a déjà mis en place des mesures de contrôle, des procédures de désinfection des équipements et véhicules, ainsi que des campagnes de sensibilisation à ses frontières. Une campagne européenne sur les aires de repos des autoroutes est en réflexion.

E.C.