Le 22 septembre 2023, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, et la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Sylvie Retailleau, étaient présents au centre de l'Inrae de Montoldre, dans l’Allier, pour le lancement du Grand défi de la robotique agricole, en partenariat avec l’association RobAgri, qui fédère les entreprises du secteur.
Financé par l’État à hauteur de 21 millions d’euros dans le cadre de France 2030, le Grand défi de la robotique agricole doit permettre de consolider la filière de la robotique agricole pour accélérer la transition agroécologique, en apportant aux agriculteurs des solutions pour le pilotage de leur exploitation. À cette même occasion, les ministres ont posé la première pierre de l’AgroTechnoPôle, projet de plateforme de recherche et innovation public et privé.
Renforcer l’attractivité des métiers agricoles
Avec 21 millions d’euros investis par France 2030, le Grand défi de la robotique agricole est un levier de l’accélération de la transition agroécologique. Il doit permettre d’accompagner scientifiques et industriels dans une approche transversale, en réunissant chercheurs, fabricants d’agroéquipements et de robots, enseignants, acteurs du développement et du conseil et groupements d’agriculteurs autour d’un même objectif : déployer des outils robotiques pour conduire des exploitations de manière agroécologique.
Après avoir assisté à plusieurs démonstrations de matériels robotiques agricoles, le ministre de l’Agriculture a affirmé que l’enjeu de la robotique agricole est de « massifier et convaincre, et d’ailleurs dans l’ordre, d’abord convaincre pour pouvoir massifier ». Conscient des verrous « technologiques, réglementaires, parfois organisationnels », Marc Fesneau évoque également l’enjeu d’attractivité des métiers de l’agriculture, avec des outils qui viennent faciliter la vie dans les exploitations agricoles et améliorer la sécurité au travail. Il ajoute que la robotique agricole va participer à « changer l’image de l’agriculture ».
Selon lui, « les robots ne sont pas voués à remplacer » les agriculteurs, mais « à les épauler au quotidien », en venant « servir plutôt le bien-être des agriculteurs », en leur permettant de « garder la maîtrise de leur outil de production, ce qui est essentiel au sein des exploitations ».
Le ministre évoque également le sujet de la collecte des données, « un élément absolument essentiel : nous devons traiter des problématiques liées à leur protection, à leur interopérabilité et à la maîtrise de l’usage des données au service des agriculteurs ». Enfin, il faut avoir « confiance dans la science et en ceux qui cherchent », assure Marc Fesneau, saluant au passage « toutes celles et ceux qui prennent le risque de chercher, au risque de trouver ».
Répondre à la transition agroécologique
Tout en ajoutant que sera déployé prochainement le « Grand défi du biocontrôle et des biostimulants », Marc Fesneau rappelle l’importance de la robotique agricole pour la transition agroécologique, « par des économies d’énergie, des économies d’intrants et la réduction des émissions de carbone » qu’elle peut permettre. Elle vient donner « une palette d’outils qui permettra à l’agriculture de faire face aux défis qui sont les siens ».
Clôturant son discours, le ministre ajoute un souhait : que ce programme « ait un regard particulier sur la biodiversité dans les parcelles », faisant le constat que ces innovations ne s’opposent pas à la protection de la biodiversité, mais peuvent au contraire « aider les agriculteurs sur ces sujets ».