Ravageur dit secondaire mais en recrudescence sur pommes de terre de consommation, la cicadelle s’observe essentiellement en fin de cycle. « Depuis deux ou trois ans, nous avons des remontées d’agriculteurs qui voient des cicadelles voler au champ, relate Juliette Maron, du pôle des ravageurs et méthodes de lutte chez Arvalis. Ils observent des jaunissements et des sénescences précoces qu’ils attribuent à ces insectes. » L’institut technique a ainsi lancé un essai il y a deux ans à Villers-Saint-Christophe (Aisne) afin de surveiller les cicadelles par piégeage et évaluer l’impact sur le rendement.
Pour l’instant, deux genres ont été identifiés : Empoasca et Eupterux. En comparant le témoin non traité et les pommes de terre traitées une ou plusieurs fois avec des pyréthrinoïdes, il n’a pas été observé de différence significative sur le rendement en 2022 et 2023. « Même dans la modalité traitée, on pouvait encore rencontrer des cicadelles », explique Juliette Maron. Le protocole devrait donc évoluer dans l’essai de 2024. Ces cicadelles sont aussi vectrices du virus Y dans les plants de pommes de terre.
Alerte au stolbur
En parallèle, il y a plusieurs alertes en France concernant le stolbur, maladie bactérienne transmise par des cicadelles. « Mais il ne s’agit pas des mêmes que celles identifiées dans nos essais sur les rendements », relate la spécialiste d’Arvalis. Et d’ajouter : « Elles infectent aussi les betteraves. Différents cas de stolbur ont été rapportés en Allemagne et en France sur cette culture. » Du fait de ces inquiétudes récentes, l’institut réfléchit pour réaliser des essais à plus grande échelle afin de mieux connaître le stolbur sur pommes de terre : où trouve-t-on cette maladie, comment la caractériser et quels sont les vecteurs ?