L’épée de Damoclès qui pend au-dessus de produits phytosanitaires est dans toutes les têtes sur Agritechnica. Que ce soit la réduction des doses ou la sécurité de l’agriculteur pendant le traitement et la préparation de la bouillie, les innovations sont multiples.
Des extensions de gammes
De nombreux constructeurs profitent d’Agritechnica pour présenter des élargissements de gamme. Celle qui fait le plus parler dans les allées du salon est l’arrivée d’un pulvérisateur automoteur Mazzotti aux couleurs John Deere. Le constructeur américain intègre ainsi les produits du spécialiste italien dans sa gamme.
Racheté en 2017, Mazzotti a bénéficié d’un transfert de technologie en 2021. Deux modèles sont désormais proposés sous les couleurs John Deere, les 332 M et 340 M. Comme pour les tracteurs, le suffixe M témoigne d’une version plus accessible que les R.
Les autres élargissements de gammes concernent surtout des matériels XXL comme un automoteur Pantera de 7 000 litres chez Amazone ou des monstres à trois essieux chez Damman.
Toujours plus de pulvérisation ciblée
Si elle était encore au stade expérimental lors de l’édition 2019, la pulvérisation ciblée s’invite désormais sur la majorité des stands. Tous les pulvérisateurs Isobus bardés d’électronique et équipés de buses PWM sont capables de réaliser une application ciblée. C’est donc au niveau de l’identification de la présence voire du type d’adventices que se trouve l’enjeu actuel.
Deux solutions sont proposées. La première et la plus connue consiste à identifier les adventices en temps réel grâce à des capteurs montés sur la rampe du pulvérisateur. S’il a l’avantage de donner l’information la plus récente et la plus fiable à l’intelligence artificielle qui pilote le dispositif, ce système nécessite une puissance de calcul et une réactivité élevées.
L’autre solution consiste à cartographier les adventices avec un passage de drone. L’identification des plantules est quasiment impossible, mais leur présence est clairement indiquée sur la carte de préconisation. Cette solution est moins coûteuse et peut être déployée sur un pulvérisateur classique, sans montage de capteurs.
Développement de solutions autonomes
La protection de l’agriculteur est une des préoccupations majeures dans le domaine de la pulvérisation. À cet effet, les dispositifs de transfert en circuit fermé, qui permettent de vider le bidon de produit dans l’incorporateur sans jamais entrer en contact avec, sont désormais présents chez la majorité des constructeurs.
Sur les automoteurs, les cabines de catégorie 4, qui protègent le chauffeur contre tous les polluants y compris les vapeurs de produit, se généralisent. Revers de la médaille, les constructeurs ont constaté que la perception de l’environnement par le chauffeur totalement isolé dans sa cabine était fortement altérée. L’utilisation d’une telle cabine impose donc la présence d’un anémomètre et de différents outils de suivi de la météo.
Toujours afin de protéger le chauffeur, mais aussi de traiter de nuit sans risque, plusieurs solutions autonomes se développent, notamment chez les start-ups. Néanmoins, la surveillance du travail, compte tenu du risque élevé de pollution en cas de mauvais fonctionnement, reste un frein important à la commercialisation de tels pulvérisateurs.
Enfin, il faut noter la présence d’un automoteur de pulvérisation électrique sur Agritechnica. Vous ne le verrez pas dans nos parcelles prochainement car il s’agit d’un engin produit par l’indien Shaktiman. Il embarque notamment une cabine sans porte, avec une rampe frontale, ce qui est bien loin de répondre aux normes de la cabine de catégorie 4.