Santé publique France et l’Anses (1) ont lancé en juin 2025 l’enquête Albane (2), qui « apportera une photographie précise de la santé de la population et de ses habitudes alimentaires, son activité physique, ses habitudes de vie et son exposition à une quinzaine de familles de substances présentes dans l’environnement ».

Concernant ce dernier point, seront dosés :

  • Des métaux lourds dont le cadmium qui a récemment fait l’objet d’une alerte des médecins libéraux.
  • Des produits phytosanitaires, dont certains déjà interdits mais encore présents dans l’environnement, comme les organochlorés. Sont également présents sur la liste le glyphosate et ses dérivés, certains pyréthrinoïdes, néonicotinoïdes et triazoles (sans plus de précisions sur les molécules exactes) ou encore le folpel. L’enquête inclut aussi un « suspect screening pesticide », dont l’objectif est de chercher, dans les urines, un spectre de produits plus large que les substances présentes dans la liste, a précisé Loïc Rambaud, chef de projet de l’enquête Albane à Santé publique France, à l’occasion d’une conférence de presse organisée le 10 juin 2025;
  • Certains polluants organiques persistants dont les PFAS (composés perfluorés, aussi appelés « polluants éternels »);
  • Certains plastifiants et quelques autres substances.

12 millions d’euros

Il s’agit de la « première étude d’une telle ampleur incluant un examen de santé », se félicitent les deux entités. « Elle est également innovante puisque nous avons planifié de faire des enquêtes répétées, qui permettront d’être réactifs et de pouvoir ajouter des points d’analyse spécifiques en fonction des préoccupations du moment par exemple », a expliqué à la conférence Caroline Semaille, directrice générale de Santé publique France.

Ce sont ainsi, pour l’heure, trois cycles répétés tous les deux ans qui sont prévus, avec pour chacun des échantillons distincts de plus de 3 000 personnes (enfants et adultes), sélectionnés au hasard sur plus d’une centaine de zones du territoire métropolitain (Corse incluse).

Le premier démarre cette année, avec une phase de recueil de données qui se terminera à la fin de 2026. Les premiers résultats sont attendus au début de 2028. La préparation de cette enquête a débuté en 2022. La réalisation du pilote du premier cycle et le travail de préparation du deuxième ont coûté quelque 12 millions d’euros.

(1) Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail.

(2) Pour « ALimentation, Biosurveillance, sAnté, Nutrition et Environnement ».