Le ministre de l’agriculture, Marc Fesneau, avait estimé le 4 février 2024 qu’il fallait « remettre de la cohérence dans les indicateurs » de suivi d’Ecophyto. À l’issue de la réunion du comité d’orientation stratégique et de suivi (COS) du plan Ecophyto du 12 février 2024, le gouvernement explique que l’objectif est de construire un « tableau de bord » d’indicateurs, qui « suivent différents aspects de la consommation de pesticides ». Une discussion technique sur cette question a eu lieu lors de la réunion du COS.
Concernant le Nodu, indicateur de référence des plans jusqu’à présent, « l’idée n’est pas de le supprimer mais de continuer à le suivre mais parmi d’autres indicateurs », explique le gouvernement.
Objectif chiffré de –50 % : un seul indicateur pour le suivre
Toutefois, un seul indicateur sera utilisé pour suivre l’objectif chiffré du plan, qui a pour l’occasion été réaffirmé : –50 % d'ici à 2030. L’objectif est de se tourner vers un indicateur européen pour « ne pas faire du spécifique France ». Le choix n’est pas encore arrêté, et l’arbitrage doit être fait au Salon international de l’agriculture. Plusieurs options ont été mises sur la table : le HRI-1 (référence 2013), l’indicateur de Farm to fork (référence 2015-2017), ou un indicateur hybride (HRI-1 avec une base de référence 2015-2017).
Phyteis appelle à une refonte des indicateurs phytos (08/02/2024)
Plusieurs organisations, dont l’ONG Générations Futures (1), ont annoncé avoir quitté la réunion du COS, expliquant qu’elles « refusent de participer au déni de démocratie ». Elles jugent que « casser le thermomètre ne fera pas baisser la fièvre » et estiment que « le Nodu doit rester l’indicateur de référence et de suivi du plan ».
Il s’agit là d’une « ligne rouge » pour ces organisations. Les ONG souhaitaient lire une déclaration puis quitter la séance, ce que le ministère a refusé. Ce dernier a réagi en estimant que le format du COS est « un dialogue et un échange entre les parties prenantes », et il n’a pas souhaité « transformer le COS en tribune où chacun lit une déclaration sans écouter les autres. » Pour lui, « il n’est pas acceptable, alors qu’aucune décision n’a été prise, de quitter une réunion d’échange et de concertation ».
(1) Alerte des Médecins sur les Pesticides, Fondation pour la Nature et l’Homme, France Nature Environnement, Générations Futures, Humanité et Biodiversité, Ligue de Protection des Oiseaux, Réseau Environnement Santé, WWF France.