« On ne les lâchera pas. » Lors d’une conférence de presse de ce 2 février 2023, des représentants de l’organisation Secrets Toxiques ont expliqué leurs attentes à travers le dépôt d’une plainte contre X à l’encontre de l’État français et la saisine du Conseil d’État. Il s'agit d'attaquer l'État sur le sujet de l'effet cocktail des phytos (toxicité des mélanges).

Secrets Toxiques va « mettre la pression »

Réunis au sein de la campagne Secrets Toxiques, une soixantaine d’associations et de parlementaires ont déposé successivement une plainte contre X à l’encontre de l’État français. « D’abord, en décembre 2020 il y a eu neuf associations plaignantes, puis dix autres en 2021, puis quatorze autres en 2022 et d’autres encore pourront s’y joindre en 2023 », détaille Philippe Piard, coprésident de l’organisation.

Au total, trente-trois associations ont à ce jour déposé cette plainte contre X pour mise en danger d’autrui, atteinte à l’environnement, fraude à la déclaration et fraude à l'étiquetage.

À cela s’ajoute la saisine du Conseil d’État « qui démarre ce jeudi 2 février 2023 » et « d’autres choses au niveau européen que nous sommes en train de préparer avec notre équipe, poursuit-il. On multipliera les actions en justice pour leur mettre la pression. Et on sait qu’ils l’ont. »

La toxicité à long terme dans le viseur

« Aujourd’hui, en France, il n’y a pas d’étude sur la toxicité à long terme des pesticides dans les autorisations de mises sur le marché, affirme le coprésident de Secrets Toxiques. On demande donc une étude suffisante et scientifique des formulations complètes. » Car, selon les plaignants, « cette évaluation exigée par la Cour européenne de justice n’est pas prévue en France. »

François Veillerette, porte-parole de Générations Futures, insiste : « L’État français ne se met pas en conformité. On est donc obligé d’alerter et de nous porter devant la justice pour qu’on nous donne raison. » Et Guillaume Tumerelle, avocat de la campagne Secrets Toxiques, d’ajouter : « On a demandé au ministre de l’Agriculture, mais on n’a eu aucune réponse depuis deux mois. Du coup on demande au Conseil d’État. »

Des procédures judiciaires qui peuvent prendre « plusieurs mois, voire des années » pour aboutir, précise l’organisation « en colère » et déterminée face « au manque de transparence des autorités sanitaires ».