En 2009, Étienne Vantorre, 37 ans, est revenu le premier sur l’exploitation familiale d’Ablain-Saint-Nazaire, dans le Pas-de-Calais. Sa sœur Louise, d’un an sa cadette, l’a rejoint en 2018, lorsque leurs parents ont pris leur retraite. L’un et l’autre ont hérité du dynamisme et de la volonté d’entreprendre de leurs aïeux. « Nos parents avaient tout démarré, l’élevage, la transformation, le magasin, etc. Nous n’avons fait que poursuivre dans la même voie », souligne modestement Étienne.

La devise de la Ferme du Pré-Molaine pourrait être « qui n’avance pas recule » tant les deux associés de l’EARL et Jérémie, le mari de Louise, au statut de conjoint collaborateur, débordent d’idées pour développer leur entreprise. Le dernier investissement en date est l’installation de panneaux photovoltaïques.

« Nos locaux actuels de 100 m² sont trop étroits, estime Louise Vantorre. Notre objectif est de passer à 400 m². » ( ©  Blandine Cailliez)

La recherche d’autonomie

L’exploitation est avant tout spécialisée dans l’élevage de porcs et de génisses blondes d’Aquitaine et dans la transformation à la ferme d’une grande partie de la production. Cependant, elle compte aussi 125 ha de SAU. « Nous produisons 70 ha de blé et d'escourgeon qui sont autoconsommés à 80 %, sur l’exploitation, indique le jeune agriculteur, qui cherche à être le plus autonome possible pour l’alimentation des porcs et des génisses.

Le maïs fourrage, qui occupe entre 5 et 8 ha selon les années, et la luzerne, implantée sur 2 ha, sont aussi destinés à l’élevage. Nous produisons également des cultures de vente, 20 ha de betteraves sucrières pour Tereos et 45 ha de pommes de terre de consommation et sous contrat avec McCain et le belge Clarebout, pour la fabrication de frites surgelées. »

Les porcs sont élevés sur paille et transformés sur place pour les deux tiers d’entre eux. ( ©  Blandine Cailliez)

Pour réduire les coûts d’énergie, les jeunes agriculteurs ont imaginé investir dans des panneaux solaires, une première fois en 2017 au moment de la construction d’un bâtiment destiné au stockage des pommes de terre et à la fabrication d’aliment pour les porcs. « Il s’agissait à l’époque de revente totale à EDF, indique Étienne Vantorre. Mais nous n’avions pas été convaincus de l’intérêt économique du projet. Nous avions par contre retenu une toiture adaptée à l’installation éventuelle de panneaux dans les années à venir. » C’est ce qui s’est produit deux ans plus tard. Les jeunes agriculteurs ont peaufiné leur projet en optant cette fois, pour une partie de la production en autoconsommation, et la revente du solde à EDF.

« Sur le bâtiment de 750 m², nous avons investi dans 390 m² de panneaux pour un montant de 77 000 euros, les 10 000 euros de frais de raccordement compris. » Cet investissement a permis à l’exploitation d’alléger sa facture d’électricité.

L’agrandissement du labo et du magasin

La Ferme du Pré-Molaine commercialise via le magasin 40 génisses blondes d’Aquitaine par an, achetées à un an et abattues à environ deux ans, et 1 000 porcs de 90 kg vif par an. Les 500 autres porcs charcutiers issus de l’élevage sont commercialisés via les circuits traditionnels. « Le magasin est ouvert au public les vendredi et samedi, précise Louise Vantorre. Nous recevons 280 clients par semaine, auxquels il faut ajouter entre 70 et 90 commandes par drive. »

Prochaine étape pour les associés, l’agrandissement du laboratoire et du magasin. « Nous en sommes aux devis, ajoute la jeune agricultrice. Nos 100 m² actuels sont trop étroits, notre objectif est de passer à 400 m². »

Blandine Cailliez