Faisant suite à une visite de six éleveurs d’ovins AOP « Prés-salés du Mont-Saint-Michel » en novembre 2023 organisée par la Région Normandie, quarante agneaux ont été livrés au Min de Rungis à la fin de l’année 2023. Le 29 mai 2024, six représentants de grossistes se sont déplacés à Agon-Coutainville (Manche), pour rencontrer des élus de la région et des éleveurs. Objectif : commercialiser des agneaux AOP à Rungis et fortifier l’appellation.

Lancée en 2012, l’AOP ne compte que neuf éleveurs répartis dans la Manche et l’Ille-et-Vilaine. Sur une production totale de 8 000 à 10 000 agneaux de prés-salés par an dans la baie du Mont-Saint-Michel et sur les havres de la Manche, seuls 1 500 agneaux bénéficient de l’appellation. Éleveuse d’ovins à Saint-Germain-sur-Ay (Manche) dans le périmètre du label, Stéphanie Maubé est aussi conseillère régionale déléguée aux races animales patrimoniales. Elle insiste : « La mobilisation d’un plus grand nombre d’éleveurs est essentielle pour pérenniser cette appellation. Mais face aux contraintes, l’intérêt économique est indispensable. »

Engager de nouveaux éleveurs

Madeleine Pasturel, présidente de l’association pastorale des havres de la côte ouest du Cotentin, dresse un premier bilan positif : « Les agneaux commercialisés au Min de Rungis à Noël ont été valorisés deux euros par kilo de carcasse au-dessus du prix du marché. » Elle espère voir s’organiser un flux régulier de dix à trente animaux par semaine. « De nouveaux éleveurs pourraient alors s’engager dans l’AOP car nous n’avons actuellement pas la capacité à fournir les quantités demandées », souligne l’éleveuse de 250 brebis pâturant notamment 88 ha de marais à Regnéville-sur-Mer. Stéphanie Maubé retient aussi l’importance d’une offre piécée au-delà des carcasses entières proposées actuellement.

Claire Guyon Maite