Pour pallier le manque de paille, les éleveurs basques utilisent parfois des litières à base de fougère, dans les élevages laitiers et allaitants. Cette plante pousse naturellement sur des sols acides, en pente ou dans les zones non pâturées du Pays basque. Son coût de production est donc limité et sa culture n’interfère pas dans la rotation culturale.

Comme du foin

Les éleveurs coupent la fougère comme le foin, à 10 cm du sol, avec une faucheuse légère si le terrain est en pente, ou à la motofaucheuse dans les endroits les plus inaccessibles. Du fait de ces localisations souvent difficiles, cette opération demande davantage de temps que sur un terrain facile. C’est d’ailleurs le seul point faible de l’utilisation de la fougère, estiment les utilisateurs.

La fauche a lieu en septembre ou octobre, « pas trop tôt pour ne pas limiter la repousse l’année suivante », précise Peio Eliceits, éleveur ovin lait à Suhescun (Pyrénées-Atlantiques). Il faut attendre qu’elle devienne rouge brique pour la « roundballer » et la rentrer. Certains préfèrent la couper fin octobre, déjà rouge.

Les boules peuvent éventuellement être stockées sous bâche à l’extérieur, faute de place, mais leur qualité sera meilleure si elles sont à l’abri.

Les animaux n’en mangent pas, ou très peu, sans que cela ne pose de troubles digestifs.

La litière peut être exclusivement composée de fougère, ou bien d’une sous-couche de fougère et d’une couche supérieure de paille ou de rafle de maïs. Plus grosse, la fougère possède une capacité d’absorption plus importante.

Beñat Molinos, éleveur ovin lait à Bunus (Pyrénées-Atlantiques), constate que les brebis développent moins d’inflammations des onglons avec la litière en fougère, qu’avec une litière en paille. Toutefois, avant la tonte, il privilégie la litière paillée, qui s’accroche moins à la laine.