«Nous avons recours à l’insémination artificielle (IA) intra-utérine sous laparoscopie (1) depuis vingt ans. C’est un procédé dont nous sommes très satisfaits. Le taux de réussite est de 50 à 65 %, contre à peine 40 % en IA traditionnelle », explique Joseph Remillon, du Gaec de Mariembourg, à Guébling (Moselle), associé avec son épouse Marie-Claude et leurs fils Florent et Pierre.
La troupe ovine s’élève à 700 brebis et leur suite. « Nous avons fait inséminer 50 brebis par cette technique, comme tous les ans, en juin dernier. Elles mettront bas vers la mi-novembre. » C’est l’Organisme de sélection ovine national, l’OS Geode, qui leur a fait découvrir l’IA sous contrôle laparascopique. « Pour la diffuser, notre association d’éleveurs-sélectionneurs prend en charge une partie du coût, précise Joseph. Cette méthode nous permet d’avoir accès aux meilleurs béliers de la race. » Les 50 brebis retenues dans le schéma de sélection sont inséminées de cette façon. Pour les autres femelles, l’élevage possède 20 béliers, et pratique la lutte contrôlée afin d’assurer un contrôle de la paternité.
Gregory Lemaitre, inséminateur spécialisé dans les petits ruminants, intervient tous les ans sur l’élevage. Le planning est établi deux mois à l’avance, afin que les éleveurs puissent mettre en place les éponges qui bloquent le cycle des brebis. Il est équipé de chariots mobiles à table inclinable. « Nous y préparons les brebis : fixation des pattes, tonte du champ opératoire et désinfection de ce champ », précise Pierre. Puis, l’inséminateur réalise le geste : placement de deux trocarts, avec insufflation d’air pour repousser les intestins et mieux visualiser les cornes utérines grâce à une fibre optique. La semence est ensuite déposée dans la corne utérine à l’aide d’un pistolet d’insémination, par les voies naturelles. Avec de bonnes mesures d’hygiène, les pertes sont marginales.
Conformations et prolificité améliorées
Quinze jours après, les éleveurs mettent la totalité du lot en lutte « de repasse », afin qu’un maximum de femelles soient gestantes. Les dates d’agnelages permettent de déterminer le père. La prolificité de la race, travaillée dans le schéma de sélection de la race, tourne autour de 170-175 %. « La conformation des animaux s’améliore également, souligne Pierre. Grâce à la sélection, nous répondons mieux aux demandes du marché. Les agneaux partent à 100-120 jours, à une moyenne de 20 kg de poids de carcasse. »
(1) Technique d’exploration de la cavité abdominale par fibre optique après injection d’air pour distendre la cavité.