Dans la nuit du lundi 29 au mardi 30 avril 2019, Claverina aurait tué une brebis, sur la commune de Larrau (Pyrénées-Atlantiques), là où son collier GPS signalait sa présence. « Nous avons été alertés par le retour d’une brebis sur le siège de l’exploitation, relate Nicolas Bengochea, le propriétaire du troupeau. Elle faisait partie d’un lot de taries pâturant depuis quelques jours sur une parcelle à 3 km de chez nous, mais à 200 m d’autres habitations. Nous avons retrouvé le reste du lot de brebis apeuré dans un petit bois et de la laine un peu partout sur les clôtures. Ce sont les vautours qui nous ont guidés vers les restes d’un cadavre. »
Nicolas Bengochea a appelé aussitôt les agents de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) pour faire un constat. « Il ne restait pas grand-chose du cadavre, mais la colonne vertébrale brisée nette de la brebis semble être caractéristique de la prédation de l’ours », explique-t-il.
Craintes de dérochements
Outre la perte d’une brebis, Nicolas Bengochea est très inquiet à quelques jours de la montée en estive du troupeau. Ses brebis doivent rejoindre celles de sept autres exploitants. Au total, 1 500 brebis vont passer l’été en montagne ensemble. « Nos espaces sont très accidentés et propices au dérochement, ajoute-t-il. Cela pourrait avoir des conséquences dramatiques sur nos exploitations. »
Les éleveurs redoutent aussi l’impact du stress sur leurs brebis qui pourrait gêner la reproduction. Si les brebis n’agnèlent pas à l’automne prochain, la production de lait sera sévèrement affectée. « Au sujet de l’effarouchement, nous sommes dans le flou total, poursuit Nicolas. J’appréhende beaucoup également de me retrouver face au prédateur. »