«Les bruches ont un impact direct sur la qualité marchande des légumineuses », rappelait Sylvie Dauguet de Terres Inovia, lors d’un colloque en octobre dernier. Or, ces dernières années, les normes de commercialisation, qui imposent moins de 1 % de grains touchés pour l’alimentation humaine et au maximum 10 % pour le débouché animal, sont très difficiles à atteindre. De plus, la lutte en végétation est actuellement dans une impasse, avec une seule application possible en floraison, ainsi qu’une efficacité insuffisante, notamment sur féverole.
Il ne faut donc pas sous-estimer l’importance de la désinsectisation au stockage, qui a notamment pour but d’éviter la réinfestation des cultures les années suivantes. « La stratégie, c’est de repérer et d’isoler à réception les lots contaminés en fonction des attentes des clients », considère la spécialiste.
Des résidus dans les limites réglementaires
Il est possible de mettre en place un traitement curatif à l’aide de K-Obiol UVL 6. Autorisé sur pois, féverole et lentille, il est rapidement mis en œuvre. Il tue les formes adultes et les émergents une fois sortis des grains. « L’inconvénient est qu’il génère des résidus dans les graines qui ne sont pas acceptés par tous les débouchés, bien que restant dans les limites réglementaires », souligne Sylvie Dauguet.
La fumigation à la phosphine offre une autre possibilité. Efficace sur larves et adultes sans générer de résidus, elle nécessite d’étanchéifier les structures et d’avoir du personnel formé. La thermo-désinsectisation (50-70 °C), la lutte par le froid (- 20 °C pendant 15-20 jours) ou les modifications d’atmosphères contrôlées restent réservées à la marchandise à haute valeur ajoutée en petits lots, leur coût étant élevé.
Par ailleurs, à l’expédition, un nettoyage mécanique permettra d’évacuer les insectes vivants et éventuellement les grains percés grâce au triage optique. C.F.