La recharge ralentit à mesure que le printemps arrive et que la végétation reprend ses droits. « En février 2025, l’état global des nappes se dégrade de nouveau mais demeure excédentaire : 19 % des points d’observation sont sous les normales mensuelles, 21 % sont comparables et 60 % sont au-dessus (respectivement 18 %, 14 % et 68 % en janvier). Il est à noter que 16 % des points suivis atteignent des niveaux très hauts en février (16 % également en janvier) », déclare Violaine Bault, hydrogéologue au Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), lors d’un point fait avec la presse le 12 mars 2025.

Une recharge déficitaire en février

En février 2025, la recharge a été déficitaire sur une grande partie du pays et seul le Sud-Est a bénéficié de pluies efficaces excédentaires. Sur la moitié ouest du pays, les situations des nappes restent satisfaisantes avec des niveaux hauts pour les secteurs ayant subi de fortes précipitations en janvier. Le quart nord-est de la France (Grand Est, Jura, Saône et Massif central) voit les niveaux des nappes se dégrader, avec des niveaux allant de « modérément bas à modérément haut ».

Les nappes du Roussillon et du massif des Corbières, soumises à une sécheresse persistante depuis près de trois ans, restent dans une situation « critique » avec des niveaux allant de « bas à très bas ». « Même s’il pleut les prochaines semaines on n’atteindra pas des niveaux normaux. Les pluies de ces derniers mois étaient très insuffisantes pour compenser les déficits de ces dernières années », décrit Violaine Bault.

Incertitudes sur les prévisions de cet été

Malgré tout, la situation à l’échelle du pays demeure meilleure qu’il y a un an, à la même époque, où seulement 46 % des nappes étaient au-dessus des normales. Les réserves souterraines de nombreuses régions sont actuellement à des niveaux plus hauts qu’en 2024, notamment dans le Bassin parisien, sur le pourtour méditerranéen et en Corse.

À noter, les nappes inertielles du bassin de l’Artois et du Bassin parisien ont des situations excédentaires qui s’améliorent très lentement avec des niveaux « modérément hauts à très hauts ».

Globalement, le bilan de la recharge hivernale « permet d’espérer des niveaux satisfaisants » à l’approche du printemps, note le BRGM. Mais le bureau d’études reste prudent. « Aujourd’hui, on ne peut pas se projeter sur les prévisions de cet été car cela dépend vraiment des pluies du printemps et de la reprise de la végétation. Les trois prochains mois sont très importants, notamment pour les nappes réactives. Même si leurs niveaux sont satisfaisants, rien n’est joué pour cet été », projette Violaine Bault.