La période de recharge pour 2024-2025 a démarré autour de septembre-octobre 2024. Les fortes précipitations d’octobre et la mise en dormance de la végétation ont participé à la hausse des niveaux des nappes phréatiques. Au final, 78 % de niveaux sont au-dessus des normales au 1er novembre 2024. C’est le constat posé par Violaine Bault, hydrogéologue au Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), lors d’un point avec la presse le 14 novembre 2024. La situation reste toutefois inquiétante sur les nappes du Roussillon qui affichent des niveaux très bas.
Une recharge globalement excédentaire
De nombreuses nappes réactives sont concernées par des niveaux très hauts avec une recharge excédentaire. Ces hauts niveaux concernent en particulier les nappes de la Brie au Tardenois, du Berry, du pourtour du Bassin aquitain, de la Garonne, de la Dordogne et celles du plateau du Limousin.
D’autres nappes enregistrent des niveaux hauts à modérément hauts. C’est le cas de nombreuses nappes inertielles de l’Artois et du Bassin parisien ainsi que des nappes réactives des zones ayant enregistré des pluies déficitaires en octobre.
Un niveau des nappes très déficitaire dans le Roussillon
Certaines nappes affichent, quant à elles, des niveaux comparables aux normales, voire modérément bas. Parmi elles, le BRGM compte les nappes inertielles du couloir du Rhône-Saône, du Sundgau et localement de la craie de Normandie et le nord de la Beauce.
Concernant les nappes aux recharges déficitaires depuis plusieurs mois, à savoir celles du littoral du Languedoc, du Cap Corse et de la plaine orientale de la Corse, des améliorations sont notées grâce aux pluies tombées en septembre et octobre. Toutefois, la situation dans l'Aude, l'Orb, les sables de Valras-Adge et Vistrenque reste fragile.
L’état des nappes reste très déficitaire dans la plaine du Roussillon et dans le massif des Corbières avec des niveaux en baisse constante depuis deux ans et demi.
Prévisions
Pour cet hiver, le BRGM se dit confiant quant à l’absence de sécheresse hivernale pour une grande majorité des nappes. Les nappes qui présentent des niveaux actuels sous les normales pourraient rencontrer quelques difficultés (Roussillon, Aude amont). La période de recharge devra être excédentaire pour rétablir les réserves sur le long terme.
Pour le printemps 2025 (fin de la période de recharge des nappes), le niveau des nappes réactives dépendra des cumuls pluviométriques de la recharge de 2024-2025. Quant au niveau des nappes inertielles, ceux-ci devraient être satisfaisants, selon le BRGM.