Durant le Salon international de l’agriculture, la Mutualité sociale agricole (MSA) a remis au gouvernement son livre blanc et ses vingt propositions pour lutter contre la fracture territoriale. Il s’agit en réalité de la traduction politique de son plan stratégique pour les années à venir.
« Le second temps du quinquennat »
Un an après la crise des gilets jaunes qui a dévoilé un délitement de la cohésion territoriale, la MSA veut jouer un rôle dans la reconquête des zones rurales. « C’est l’objectif du second temps du quinquennat », argumente François-Emmanuel Blanc, le directeur général de la Caisse centrale de MSA.
« Nous espérons que nos propositions retiendront l’attention des pouvoirs publics, ajoute Pascal Cormery, le président de la caisse centrale de MSA. La MSA est prête à mettre son savoir-faire à la disposition du plus grand nombre. Nous comptons ainsi sur le soutien de l’État pour consolider notre politique de proximité et d’engagement social sur les territoires ruraux. »
En effet, la sécurité sociale agricole est en pleine discussion avec l’État de sa programmation budgétaire pour les années à venir, qui prendra la forme d’une convention d’objectifs et de gestion pour la période de 2021 à 2025.
Vingt propositions pour les territoires
La MSA propose « de contribuer à couvrir 100 % des territoires ruraux par une offre d’accès aux services publics d’ici à 2025 » grâce à :
- 2 500 points de contacts sur l’ensemble du territoire contre 1 475 aujourd’hui ;
- 200 structures France services, pilotées par la MSA et implantées dans les zones rurales ;
- 16 982 délégués déployés sur l’ensemble du territoire, y compris les plus reculés ;
- Initier une commission sur la prévention du mal-être agricole ;
- Encourager le bien-vivre des jeunes en milieu rural ;
- Consolider les initiatives d’insertion sur le territoire ;
- Déployer des modèles d’habitat inclusif au plus près des territoires de vie ;
- Renforcer et moderniser le maintien à domicile ;
- Augmenter le nombre de bénéficiaires des offres du bien vieillir ;
- Offrir du répit aux aidants ;
- Renforcer les synergies avec les collectivités locales ;
- Participer activement à la coordination des acteurs de la santé ;
- Offrir un guichet unique complet dans le domaine de la santé ;
- Encourager les innovations numériques en santé ;
- Développer un service de mobilité solidaire et innovant vers des lieux de soins ;
- Renforcer la prévention tout au long de la vie ;
- Instaurer un montant de retraite minimal à 85 % du Smic dès 2020 ;
- Prendre en compte les spécificités du monde agricole ;
- Prévenir le non-recours aux prestations et renforcer l’accompagnement des jeunes retraités ;
- Maintenir un opérateur spécifique des retraites agricoles.
La MSA a signé cette convention avec Jacqueline Gourault, la ministre de la Cohésion des territoires et des collectivités locales, le 24 février 2020 à Paris.