« Si les plants de maïs sont déracinés, sectionnés ou fortement plaqués au sol (au moins 15 cm de hauteur), leur qualité risque de se détériorer rapidement, observe Silvère Gélineau, d’Arvalis. Il faut déclencher la récolte le plus rapidement possible. » La récolte est moins urgente en revanche si les pieds sont seulement pliés.
« Comme le fourrage est proche du sol, il faudra le redresser pour couper la base et ne pas l’arracher du sol », précise le spécialiste. Mieux vaut, autant que possible, viser une belle journée afin de limiter au maximum les contaminations par la terre.
Adapter le matériel
« Les becs rotatifs sauront se sortir des conditions “seulement inclinées”, mais dès que la verse sera plus prononcée, ils peineront à redresser les pieds et les risques de bourrage seront accrus, explique Silvère Gélineau. Les petites toupies seront plus sensibles au problème de bourrage que les grandes. Pour limiter au maximum les bourrages, les becs devront être parfaitement entretenus : qualité de la coupe, état des éléments nettoyeurs… Il sera probablement nécessaire de retirer certains guides prévus pour orienter des pieds de maïs arrivant verticalement. L’entretien de la coupe sera à faire plus régulièrement car les différents éléments seront davantage sollicités. »
Selon l’expert, les becs à chaînes, utilisés il y a une vingtaine d’années semblent plus adaptés pour redresser les pieds grâce à leurs doigts releveurs plus longs. Mais ce matériel est rarement en état de fonctionnement.
Certains constructeurs proposent également des kits afin de prolonger les doigts releveurs des becs rotatifs utilisés aujourd’hui, mais ceux-ci semblent peu répandus sur le terrain.
Application d’un conservateur
Dans ce contexte de mauvais temps, les conditions idéales de confection du silo ne sont pas forcément réunies. Les risques de contamination sont plus élevés. « L’utilisation d’un conservateur, bien qu’onéreuse, pourrait être envisagée pour stabiliser le silo, indique l’expert. On cherchera alors à stabiliser rapidement le silo, avec l’ajout d’un acide organique, ou à orienter rapidement les fermentations avec l’ajout de bactéries homofermentaires. Plus le pH du silo s’abaissera vite, moins les bactéries butyriques pourront se développer. Il n’y a toutefois pas de références sur l’application d’un conservateur dans ces conditions et aucune garantie sur la qualité sanitaire finale de l’ensilage. »