« Parmi nos douze machines d’entretien du paysage, deux sont désormais électriques », raconte Serge Lagarde, dirigeant de l’ETA Lagarde Travaux verts, depuis 36 ans. Féru de nouvelles technologies, l’entrepreneur se dit convaincu de l’importance de l’électrification dans son corps de métier.
« J’ai choisi d’investir il y a deux ans dans une technologie en laquelle je crois. C’est pourquoi aujourd’hui, les deux épareuses électriques Rousseau ont rejoint la flotte composée également d’un utilitaire électrique Renault Kangoo pour le déplacement du personnel et des équipements sur le chantier. Cet investissement vers l’énergie renouvelable est aussi un argument pour obtenir des chantiers, notamment grâce à la réduction du bruit », explique-t-il.
Comme le reste des machines, son E-Kastor, remplaçante d’une Kastor thermique, réalise 1 500 heures par an. La E-Fulgor a ensuite rejoint le parc. Cette dernière est associée à un Claas Arion 530 pour les gros chantiers, tandis que la E-Kastor est l’apanage d’un Fendt 211 Vario, formant un ensemble plus compact. Les deux machines ont aujourd’hui déjà dépassé les 1 500 heures de travail.
Le rotor réglable s’adapte aux conditions
Les machines fonctionnent toute l’année, environ 7 heures par jour. Équipées d’une tête de broyage de 1,60 mètre pour la E-Fulgor et de 1,20 mètres pour la E-Kastor. Elles disposent toutes deux d’un rotor de broyage à vitesse réglable, spécificité de l’entraînement électrique. « La vitesse de rotor réglable permet de s’adapter à toutes les conditions et végétations », se satisfait Serge.
De plus, ce groupe conserve son grand angle de rotation afin de suivre tous les terrains. Le jour de notre visite, sur l’entretien de l’A64, le Claas avec un régime de 720 tr/min faisait tourner le rotor de sa E-Fulgor à 2 600 tr/min pour une vitesse de 7 km/h. L’entrepreneur espère toutefois que le groupe de fauche soit rejoint par d’autres outils au catalogue tels que le lamier, pour que son bras gagne en polyvalence.
Un ensemble silencieux et souple
Stéphane Freyssiné, chauffeur pour l’entreprise, affirme passer de meilleures journées lorsqu’il travaille avec l’épareuse électrique. « L’hydraulique affectée aux mouvements est pompée directement sur le tracteur avec sa pompe à commande load-sensing. Les mouvements sont ainsi plus souples et précis. Le bruit réduit de la machine et le peu de vibrations ressenties en font une machine plus confortable », explique le conducteur, qui préfère désormais prendre son poste sur les machines électriques. « Le confort de mes chauffeurs est important pour le recrutement. De plus, je travaille également en tant que conducteur sur mes ensembles », témoigne cette fois le chef d’entreprise.
Des commandes différentes
La prise en main de ces nouvelles machines est ce qui a le plus impacté le travail à leur arrivée. Lors du changement pour l’entraînement électrique, un nouveau monolevier est en effet apparu en cabine. « Le joystick des épareuses à entraînement hydraulique est ergonomique et intuitif. Le nouveau l’est aussi mais il y a un léger temps d’adaptation pour prendre en main cette ergonomie différente », expliquent le chauffeur et son patron.
Du point de vue de l’entretien, seules les étapes de graissage des pièces en mouvement et la maintenance du circuit de refroidissement sont restées. La partie relative au vidange du réservoir d’huile et des filtres a désormais disparu. Du côté de la consommation de carburant, Serge pense réaliser des économies mais n’a pas mis en place de mesures pour les quantifier. Une chose est sûre : à l'avenir, l'entrepreneur n’hésitera pas à financer le surcoût de 15 000 à 20 000 euros par rapport à une épareuse classique pour obtenir l’entraînement électrique, lors de ses prochains renouvellements.