«Chez nous, c’est buffet à volonté, sourit Jean-Yves Sanconie, associé en Gaec avec son fils Damien à Sénezergues (Cantal). Nos vaches mangent quand elles le souhaitent grâce à l’accès à un silo d’ensilage de maïs et d’herbe ouvert sur un front d’attaque de 16 m. »
En 2017, un hangar de 40 m de long sur 16 m de large a été construit pour protéger le silo laissé en libre-service au troupeau de laitières. Ce mode d’affouragement est pratiqué sur l’élevage depuis l’installation de Jean-Yves en 1982. « J’ai toujours cru à ce système qui permet d’économiser sur les cornadis, la dessileuse, la mélangeuse et, par conséquent, sur le tracteur et sa consommation de gasoil », explique l’éleveur.
Avec l’arrivée de Damien sur l’exploitation, l’objectif est d’atteindre un effectif de 70 vaches. Les installations ont de ce fait évolué. « Le hangar abrite les animaux de la pluie, de la neige et des fortes chaleurs. Sa largeur autorise un accès à tous les animaux sans concurrence à l’auge disposée au front d’attaque, dans laquelle nous faisons tomber l’ensilage trois fois par jour. Les vaches piochent si elles le veulent directement dans le silo. » Les refus sont distribués chaque matin aux génisses et aux vaches taries, logées dans un bâtiment neuf adjacent.
22 kg de MS par vache
Avec 77 ha de SAU, dont 30 ha de maïs ensilage et 40 ha de prairies, les éleveurs sont autonomes pour la ration de base. Les 28 ha de prairies temporaires (ray-grass, trèfle incarnat et trèfle violet) sont ensilés avant épiaison entre le 25 avril et le 5 mai. Le silo de maïs est rouvert pour l’occasion, afin de stocker l’ensilage d’herbe par-dessus, en « sandwich ».
« Nous sommes sur des sols séchants, avec un pâturage qui est réduit de mi-mars à fin juin », précise Damien. Le maïs est semé vers le 20 avril et ensilé entre fin août et début septembre. « Le libre-service exige une qualité irréprochable des fourrages. Nous réalisons quatre à cinq analyses par silo », indiquent les éleveurs. Le maïs affiche 34 à 35 % de matière sèche (MS) et une bonne digestibilité. Les vaches consomment de 21 à 22 kg de matière sèche par jour d’un mélange de maïs et/ou d’herbe en fonction de l’avancée du silo. Deux petits silos, de 20 m sur 10 m, sont réalisés de façon à servir de transition au printemps et à l’automne.
Le coût alimentaire s’établit à 105 €/1 000 l de lait avec 170 g de concentré par litre. Grâce aux 55 vaches en lactation, dont 57 % de primipares du fait de l’accroissement du cheptel, la moyenne de production journalière est de 33 kg à 41,5 de TB et 33,5 g/kg de TP. En 2017, l’élevage était classé 22e au niveau national par Prim’holstein France, avec 860 kg/vache/an de matières utiles, pour une production de 12 098 kg à 39,3 g/kg de TB et 31,8 g/kg de TP. « Nous pensons que la liberté, dont bénéficient nos animaux, contribue à leur bien-être. Elles nous le rendent bien ! » Monique Roque Marmeys