Installé sur 160 hectares à Préserville, en Haute-Garonne, Daniel Pelisse aime innover. « Depuis mon installation en 1992, j’ai toujours cultivé du maïs, raconte-t-il. Je dispose de 150 000 m3 d’eau, dans deux lacs collinaires collectifs, l’irrigation n’est donc pas un problème. C’est une sécurité en cas de besoin. Mais je suis aussi engraisseur de bovins, et je cherchais à réduire mon temps de travail sur les cultures. Quand Pioneer, mon fournisseur de semences, a lancé le Sem’Expert Dry, je l’ai testé sur la quarantaine d’hectares que je réserve au maïs. Le potentiel de mes terres n’est pas très élevé et je suis vraiment satisfait du résultat. »
Daniel sème son maïs dry plus tôt que le maïs classique, vers le 15 mars, voire plus tôt, et le récolte autour du 15 septembre, à 15 % d’humidité. Le semis précoce permet à la plante de bien s’enraciner. Et le fait que le remplissage du maïs soit terminé au 15 août, avant d’entrer dans la phase de dessiccation, permet à l’agriculteur de partir en vacances en famille, ce qui n’est pas pour lui déplaire !
Vertus agronomiques
Daniel n’a jamais eu à irriguer son maïs dry, sauf en 2015, lorsqu’il a dû apporter deux tours d’eau, ce qui est toujours moins que les six habituels du maïs irrigué. « Je gagne du temps, car je n’ai pas à sortir les canons à eau et je n’ai pas besoin de sécher mon maïs que je stocke tel quel, poursuit-il. J’économise 5 000 € de fioul et je suis plus disponible pour mes bovins. J’utilise tout mon maïs pour les nourrir. » L’agriculteur récolte en moyenne 90 q/ha de maïs dry, en plaine et sur coteau, un rendement équivalent à celui de ses anciennes cultures irriguées. Ce nouveau rythme de travail lui permet de semer ensuite du blé dur, autour du 20 octobre. La végétation du maïs étant complètement sèche à la récolte, cela évite le risque de fusariose. Et le désherbant utilisé sur le maïs permet d’obtenir un blé plus propre l’année suivante. « Sur le plan agronomique, le maïs est une bonne tête d’assolement à inclure dans une rotation, reconnaît-il. J’obtiens 63 q/ha de blé dur semé derrière du maïs. »
Daniel cultive chaque année du maïs, du blé dur, du tournesol et de la luzerne. En termes d’organisation du travail, le semis précoce du maïs, qu’il a réalisé au 23 février cette année, ne se télescope plus avec celui du tournesol, effectué un mois après. Comme il ne travaille pas aux mêmes dates que ses voisins, les outils de la Cuma à laquelle il adhère sont plus disponibles.
Les cultures sont suivies par Pioneer, qui pilote les dates de semis et l’apport des amendements en fonction des besoins et de l’objectif de rendement. « Je réalise 910 €/ha de marge brute avec mon maïs dry, contre 586 €/ha pour le tournesol, ajoute l’agriculteur. L’année prochaine, je sèmerai 5 ha supplémentaires de maïs dry, pour atteindre 42 ha au total, et je vais diminuer ma sole tournesol, qui est moins rentable et plus problématique à cause des ravageurs et des maladies. »