Urgence d’agir
« Alors que débutait la Cop21, nous faisons un constat paradoxal sur la situation climatique. Il y a à la fois une urgence d’agir et la nécessité de prendre du temps pour préserver certaines populations. Je pense notamment au milieu rural, très dépendant des énergies pour se chauffer et du diesel pour se déplacer. Nous avons une révolution à mener. Cette révolution doit être douce et les changements bien accompagnés.
Un tournant
majeur
« Nous avons déjà perdu beaucoup de temps sur la question de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Mais aujourd’hui, l’urgence d’agir est partagée. Les acteurs économiques eux aussi comprennent que l’inaction sera plus coûteuse que l’action et que le défi qui se présente, c’est à nous de le relever. Ce ne sera pas la génération suivante qui pourra le faire. « Bien sûr, tout ne sera pas réglé à l’issue de la Cop21 mais les ingrédients sont réunis pour en faire le point de départ d’un tournant majeur.
« Ce qui nous attend, c’est un nouveau modèle de société. En termes énergétiques, nous devons commencer par consommer moins. Mais nous devons aussi sortir de la logique centralisée de type ‘château d’eau’, pour passer à des logiques de réseaux, plus efficaces, plus réactives, plus intelligentes et évidemment plus complexes.
Exister autrement
« Ces changements appellent aussi une autre façon d’exister en société. Nous serons de moins en moins détenteurs exclusifs de biens mais de plus en plus dans la mise en commun et l’optimisation de différents moyens. La crise climatique invite obligatoirement à une société plus solidaire. Les citoyens sont amenés à devenir de vrais contributeurs en tant que fournisseurs, autoconsommateurs ou encore ‘effaceurs’ de l’ardoise énergétique.
Perspectives agricoles
« C’est le cas de l’agriculture, qui représente 19 % des émissions de gaz à effet de serre de la France. De belles perspectives existent dans le milieu agricole, notamment en matière de méthanisation. La forêt est aussi un levier très puissant de stockage du carbone. L’autonomie en protéines, les techniques de culture et d’élevage, les circuits courts et la lutte contre le gaspillage alimentaire sont également des éléments de réponse.
S’appuyer
sur l’économie
« Il faut susciter un intérêt aux changements de pratiques. L’économie doit être l’angle d’attaque. Pour les particuliers, cela signifie des gains de pouvoir d’achat. Pour les entreprises, ce sont des perspectives de développement et d’amélioration des résultats.
« Nous ne fabriquerons plus de la croissance comme nous en faisions jusqu’à présent. Mais les défis énergétiques et climatiques appellent une croissance verte, avec de belles perspectives, y compris à l’exportation. Ce n’est pas la fin de l’industrialisation, c’est le début d’une nouvelle.
Ademe : Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’environnement.