En 2017, les éleveurs de poulets fermiers label rouge du Gers ont démarré un travail pionnier sur le bien-être animal, aux côtés de l’enseigne Casino et de trois ONG (1).

« Nous avons été précurseurs dans cette approche qui répond à une demande sociétale, indique Christian Laforêt, producteur à Durban et président d’Avigers, Association avicole du Gers. Nous avons abouti à la création d’un cahier des charges comprenant 230 critères, dont 80 sont communs à celui du label rouge. Les agriculteurs l’ont donc bien accepté. Nous avons dû faire quelques adaptations, comme rajouter des perchoirs dans nos bâtiments et, après une révision en 2021, installer davantage de fenêtres sur les sites anciens afin d’obtenir plus de luminosité. » Ces investissements raisonnables ont été intégrés au coût de production pour protéger la marge des éleveurs.

La démarche fédère

« Nous avons été les premiers, fin 2019, à étiqueter « bien-être animal » nos poulets bio et label rouge sans antibiotique vendus sous la marque Terre & Saveurs, confirme Claire Luquet, directrice de la marque Casino. Au 1er janvier 2022, nos onze références portent le nouveau pictogramme, classé de A à E, qui indique le mode d’élevage, A étant la meilleure note pour une pratique avec accès à un parcours arboré. »

L’enseigne a lancé la démarche avec une centaine de producteurs en filière label et bio, mais elle souhaite aussi « embarquer tout le cœur de gamme Casino » (les produits standard) en notation C, qui garantit « une amélioration significative du bien-être animal ».

La démarche a fait des émules. Les éleveurs gersois et Casino ont été rejoints, au sein de l’Association étiquette bien-être animal (AEBEA), par Fermiers du Sud-Ouest, Galliance, Loué, Carrefour et Système U, qui adoptent le même type de notation. « Notre objectif est d’obtenir 100 % de volailles classées A, précise Christian Laforêt. Ce qui n’est pas forcément évident, car la notion de bien-être animal, qui porte sur l’ambiance générale, est assez subjective et parfois peu quantifiable. Mais tous nos éleveurs sont prêts à s’y mettre. »

Florence Jacquemoud

(1) LFDA, CIWF, OABA.