La loi d’orientation des mobilités prévoit les premières restrictions de circulation des véhicules jugés les plus polluants sur le territoire des 33 communes de l’Eurométropole de Strasbourg à partir du 1er janvier 2022. Elle les étale jusqu’en 2028 en imposant de fait une évolution du parc automobile vers des véhicules « propres ».
Au moins 450 agriculteurs bas-rhinois (hors viticulteurs) livrent en direct des magasins ou vendent sur les marchés strasbourgeois. Les camions desservent un abattoir, collectent du lait, ramassent des betteraves, transportent des céréales vers les silos portuaires sur le Rhin. « 70 % de ces véhicules sont classés Crit’Air 2, les autres sont plus loin dans la grille », signale Denis Ramspacher, président de la chambre d’agriculture d’Alsace.
Salariés impactés
« Beaucoup d’agriculteurs ne sont pas au courant du changement qui doit s’opérer. Un gros effort d’information est à fournir », analyse Aude Forget, en charge des circuits courts à la chambre d’agriculture. Cette transition énergétique tient du casse-tête technique et économique : les alternatives n’existent pas toujours, l’investissement est élevé pour les entreprises comme pour les salariés agricoles qui se rendent sur leur lieu de travail.
« La ZFE ne doit pas empêcher de travailler. Le processus sera progressif », rassure Pia Imbs, présidente de l’Eurométropole de Strasbourg. La collectivité annoncera à la fin de l’été la somme « conséquente » qu’elle mettra sur la table chaque année pour accompagner le renouvellement du parc. Elle complétera l’aide de l’État. À court terme, elle accordera des dérogations (il est question de trois ans renouvelables) dans les situations où il n’existe pas d’alternative aux véhicules actuels. Le camion frigo qui stationne sur les marchés rentre, par exemple, dans cette catégorie. Henri Roy