Alain Canteau, premier édile de Fors, un village de 1 855 habitants situé au sud de Niort, « ne se réjouissait pas de voir un agriculteur obligé de traiter » une parcelle jouxtant l’école de sa commune et un skate-park.
En septembre 2020, il rencontre le céréalier Christophe Pasquier pour lui proposer une entente à l’amiable. En échange d’une contrepartie financière, l’agriculteur s’engage à étendre sa zone de non-traitement (ZNT) au-delà des 5 mètres réglementaires. Sur cette parcelle d’environ 30 ares, Christophe Pasquier prenait soin d’utiliser des pesticides « en dehors des heures où il y avait les enfants : pendant les vacances, tôt le matin ou les week-ends, explique-t-il. D’autant que le relationnel n’était pas toujours facile. » Et le maire de renchérir : « Le mauvais œil des enseignants et parents d’élèves compliquait la situation. »
Via l’association des parents d’élèves
C’est donc pour répondre aux craintes qu’Alain Canteau a rencontré le céréalier. « Il a vraiment tendu la main. Il ne voulait surtout pas travailler caché, mais il était obligé de traiter. » Un accord était alors trouvé, Christophe Pasquier devant recevoir une contribution pour étendre la ZNT de 5 à 30 mètres.
Une commune n’étant pas habilitée à verser une aide à un agriculteur, c’est l’association des parents d’élèves qui doit se charger du paiement de la prime chaque année à la Saint-Michel, et ce pendant trois ans. Le montant de 450 euros a été arrêté. « Il a été calculé par rapport à l’entretien de la parcelle, à la perte de ma marge nette et en fonction du loyer que je paie, précise le céréalier. On s’est mis d’accord pour que je ne fasse qu’un broyage sur cette jachère. » L’agriculteur espère ne pas regretter cette entente décidée « pour la tranquillité de tous. Car elle fait déjà des jaloux et certains riverains veulent la même initiative près de leurs maisons. » Oriane Dieulot