En Anjou, la présence du loup n’est pas avérée, même si les traces s’accumulent. Le plan loup ne s’applique donc pas, et les éleveurs n’ont pas accès à l’aide à la protection des troupeaux. Pour autant, ils ont décidé de prendre les devants. « Il faut deux ans pour qu’un chien de protection soit opérationnel, évoque Odile Chancerelle, secrétaire de l’AUCT 49. La pire erreur serait de devoir faire face dans l’urgence. »

« Assurer la bonne intégration et la cohabitation »

Créée en 2001 pour soutenir l’utilisation des chiens de troupeau, l’association compte une quarantaine de membres. Il y a un an, elle s’est dotée d’un groupe spécifique « chien de protection ». Mathieu Beliard, son référent, éleveur ovin à Rochefort-sur-Loire, décrit son double objectif : « Assurer la bonne intégration de ces chiens dans les élevages et la cohabitation avec les usagers de l’espace rural qu’ils soient chasseurs, randonneurs, vététistes, naturalistes ou autres. »

Même si les traces du prédateur s’accumulent, les éleveurs du Maine-et-Loire ne sont pas éligibles au plan loup. (© Anne Mabire )

Cet automne, l’AUCT a mis en place une première formation sur deux jours. Dix-sept éleveurs, principalement des Pays de Loire mais aussi du Loir-et-Cher et des Deux-Sèvres, l’ont suivie. « Nous avons travaillé sur le choix du chiot, sa mise en place dans le troupeau et la conduite des chiens adultes. » En parallèle, des soirées ciné-débat sont programmées cet hiver autour du film documentaire « Rasco et Nous », réalisé par Axel Falguier en collaboration avec l’Idele.

La première projection a eu lieu le 26 octobre 2023, à Saint-Laurent-de-la-Plaine (Maine-et-Loire). Une autre est prévue le 13 février à Beaupréau-en-Mauges. Le choix de ces deux communes des Mauges ne doit rien au hasard. C’est en effet dans ce secteur que des traces du passage du prédateur ont été repérées. L’AUCT 49 a également sollicité l’Idele pour que deux de ses membres entrent dans le réseau national « chien de protection » en tant que relais locaux.