Rien n’est encore décidé au sujet du prochain plan loup. Les arbitrages de l’Élysée et de Matignon n’ont pas été fixés, a indiqué Jean-Paul Celet, le préfet référent du dossier au congrès de la Fédération nationale ovine (FNO), qui se déroulait au lycée agricole des Vaseix en Haute-Vienne le 8 septembre 2023. Des réponses devraient être apportées lors de la réunion du groupe national loup (GNL) fixée au 18 septembre 2023.
« Le prochain plan loup ne ressemblera pas au précédent », a toutefois assuré Jean-Paul Celet. « Le précédent a mis en place le protocole de tirs dérogatoires. En 2022, nous avons pu détruire, en situation de défense, 169 loups, ce qui n’a pas d’équivalent en Europe », s’est-il félicité. « Notre dispositif de protection des troupeaux est aussi le plus élaboré en Europe. »
Lors du précédent plan loup, l’effectif du prédateur a fortement augmenté. « Elle pourrait obliger le gouvernement à reconsidérer certaines pistes », a ajouté le préfet.
Il y a 1 104 loups en France (6/09/2023)
« Nous aimerions que nos brebis se reproduisent aussi vite », a ironisé un congressiste. De son côté, le préfet avoue qu’il est difficile de gérer le protocole de tirs dans ces conditions. « Il faudra que nous ayons une adaptation du mode de suivi », a-t-il indiqué.
Recherches
Les propos de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, de la semaine dernière qui estime que la concentration des meutes dans certaines zones de l’Europe est une menace pour le bétail ont beaucoup surpris les éleveurs. Ils pourraient aussi influencer les politiques à plus ou moins long terme. Dans un premier temps, la France devrait répondre à son attente et envoyer les données dont elle dispose sur la population lupine.
Concernant les évolutions du prochain plan, préfet a indiqué qu’il souhaitait engager plus d’actions sur la recherche. « Si on nous en donne les moyens », a-t-il précisé.
Pourquoi n’y a-t-il pas plus de reproduction en dehors de l’arc alpin ? Pourquoi certaines meutes ne s’attaquent pas au bétail ? Pourquoi d’autres meutes se spécialisent sur les troupeaux ? Quel est le rôle du pastoralisme sur les écosystèmes ? etc. Ce sont les pistes que le responsable souhaite explorer.
Le chien de protection est une solution efficace qui s’accompagne de nombreux conflits et le préfet a souligné qu’il était important de se poser la question de savoir s’ils constituent une solution pour l’ensemble du territoire. « Sans parler de gestion différenciée pour autant », a-t-il précisé.
Plus d’anticipation
L’expansion géographique pourrait amener quelques adaptations dans les départements potentiellement concernés par la colonisation. « Il y a la nécessité d’anticiper, constate Jean-Paul Celet. Quand le loup arrive dans certains départements, il fait beaucoup de dégâts. Les éleveurs ne sont pas forcément préparés, les louvetiers ne sont pas équipés, et l’Administration, elle aussi, n’a pas toutes les réponses », reconnaît-il
Toujours plus d’attaques
Le bilan des dégâts en « 2023 » a continué de s’aggraver. Le nombre d’attaques est à la hausse. « Le nombre de victimes et toutefois en baisse de près de 4 % », a indiqué le préfet.