«Une image de soi altérée.Toutes les personnes qui ont affronté un cancer le ressentent : il y a un avant et un après. La maladie, en plus des séquelles physiques, a aussi des impacts émotionnels et professionnels. La femme, qui est le pilier de la famille, le ressent davantage : que vont devenir mes enfants, mon mari, ma famille, si je ne suis plus là ? Un sentiment de culpabilité vient s’ajouter aux autres émotions (peur, tristesse et colère).
Il y a une crainte de l’avenir. Comment se projeter après cette atteinte vitale. Cela peut se traduire par des tensions physiques, comme en cas de stress intense. Le cancer du sein altère aussi l’image de soi, la féminité. À l’instar d’un cancer de la prostate qui va inquiéter un homme quant à sa virilité. Le couple est souvent affecté, et la sexualité remise en cause.
Décoder ses émotions. Vous avez la possibilité de conseiller votre sœur d’adhérer à un groupe de paroles. Car exprimer son ressenti, échanger avec des personnes qui ont le même vécu est bénéfique.
Ainsi, la sophrologie offre d’aller plus loin. Au cours des séances, la thérapeute utilise des techniques de relaxation afin de relâcher les tensions. Cette discipline apprend au malade à reconnaître ses émotions, les accepter, les décoder, puis les calmer. De plus, elle aide à aller chercher des pensées positives, pour ne pas se laisser envahir par les sensations négatives.
S’investir pour les autres, s’engager dans une association par exemple, faire preuve d’empathie concourt particulièrement à faire venir ces pensées positives.
S’autoriser à être. Il est nécessaire d’apprendre à vivre dans le présent, à s’ouvrir autrement à la vie. Il faut accepter de laisser derrière soi celle que l’on a été. Avoir un cancer signifie faire le deuil de la bonne santé. Il s’agit de repenser son corps. Pour cela, il faut remettre en marche tous ses sens, écouter ses besoins, ses envies, souvent occultés, et prendre soin de soi. Il faut s’autoriser à être une nouvelle personne. Savoir ce que l’on veut et surtout ce que l’on ne veut plus. Avoir des projets, même à court terme, est essentiel. Certains individus sont boostés par la maladie, et se découvrent des ressources qu’ils n’imaginaient pas. »
Propos recueillis par Dominique Péronne
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