Dans votre journée, vous aviez prévu d’accomplir dix choses et, arrivé le soir, vous en avez fait la moitié. Dans votre esprit, une voix vous dit peut-être : « tu es nul », « demain tu devras mettre les bouchées doubles », « les autres y arrivent, ils font mieux que toi », etc. Ce jugement critique s’ajoute à votre épuisement physique. Pour ne pas laisser l’esprit ruminer, il est important d’écouter votre corps plus que les croyances comme « tu dois finir à temps, ne t’arrête pas, tu dois être fort ».

Ces phrases proviennent de notre éducation, des parents et des enseignants. Elles augmentent le ressentiment et l’autocritique. Il est important de prendre de la distance. Le risque est de mettre sa santé en danger, et quand on est dur avec soi, irritable, nos paroles et gestes désagréables font fuir les autres.

Une journée ne fait que 24 heures ! Et personne n’est parfait. Accepter de ne pas pouvoir tout faire, de réduire son rythme ou de demander de l’aide, c’est reconnaître ses limites mais, en aucun cas, un signe de paresse ou de faiblesse. Ralentir occasionnellement permet de mieux se reprendre et de continuer, nous sommes alors plus efficaces. Plutôt que travailler toute la journée sans respecter ses besoins, prendre un moment pour respirer calmement, boire quand on a soif, manger quand on a faim, s’étirer quand le dos fait mal, permet de se reconnecter à ce qu’il se passe en soi.

Vous confier à un proche peut atténuer la pression psychologique, les ruminations, la peur de l’échec. En vous écoutant, la personne peut aussi, avec un peu d’humour, vous faire prendre conscience de cette « radio catastrophe » qui répète en vous : « Je ne vais pas y arriver, nous allons faire faillite. » Passez de l’autodénigrement à l’auto-encouragement : dites-vous que ce que vous avez fait aujourd’hui c’est déjà bien. Notez trois événements positifs de votre journée et félicitez-vous. Un exercice intéressant consiste à s’asseoir au calme, à respirer doucement en fermant les yeux et en s’imaginant être un arbre, bien enraciné, solide dans la tempête.

(1) Elle a publié, avec Claire Mizzi, « Votre meilleur ami, c’est vous », aux Éditions L’Iconoclaste, incluant un CD avec des exercices.