«Les deux pays océaniens sont des poids lourds de l’export de viandes rouges et de produits laitiers, dont ils ne consomment qu’une petite part de la production », avertit l’étude d’Abcis (1), financée par le ministère français de l’Agriculture et publiée le 11 juin 2018.

Si les envois de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande vers l’Europe sont aujourd’hui limités par de faibles contingents et des droits de douane prohibitifs, un accord de libre-échange pourrait changer la donne. Car les élevages de ruminants océaniens, qui reposent sur le pâturage, « présentent une compétitivité-coût structurelle par rapport aux systèmes français, permettant des prix sensiblement moindres à la production », note le cabinet d’experts.

Écouler les surplus

Alors que les principaux débouchés océaniens sont en Asie, des envois « opportunistes » de viande ovine vers le Vieux Continent pourraient s’opérer. L’objectif ? « Écouler les surplus en cas de hausse conjoncturelle des abattages ou de fermeture d’un marché asiatique », avance Abcis. Même crainte pour les ingrédients laitiers en provenance de Nouvelle-Zélande, qui pourraient être exportés « en cas de hausse des prix européens ou de saturation du marché mondial ». Une situation qui conduirait à « gommer les pics de prix européens et à accentuer la baisse des cours en période de crise laitière ».

S’agissant des viandes bovines, le danger viendrait de l’Australie, qui « mise sur la qualité de ses productions ». Un accord de libre-échange viendrait « affecter les prix européens des pièces les plus nobles ».

Autant de risques qui ne seraient pas compensés du côté européen, en raison d’une faible demande intérieure océanienne.

(1) Société de services créée par l’IFIP-Institut du porc, l’Institut de l’élevage et l’Itavi.