À l’extrême sud de la Bolivie, le plus grand désert de sel au monde offre des paysages d’une rare beauté. Sa blancheur étincelante et sa platitude parfaite procurent une sensation d’infini. À 3 658 m d’altitude, il s’étire à perte de vue, sur 10 500 km², et se mêle aux contours du ciel bleu azur.

Une couche de sel sur 40 à 120 m de profondeur.

Phénomène optique assez rare, un halo apparaît alors autour du soleil. Sans le moindre bruit, avec la sensation d’être seul au monde. Le spectacle est saisissant.

Ce désert a vu le jour après la disparition d’un lac préhistorique, environ 15 000 ans plus tôt. Une étonnante couche de sel s’est alors formée sur 40 à 120 m de profondeur. Les ressources sont estimées à des dizaines de milliards de tonnes de sel, seulement 25 000 sont exploitées chaque année. Le salar est aussi le plus grand gisement des réserves de lithium au monde. Des rails le traversent jusqu’aux portes du Pacifique, pour exporter le minerai. La ville d’Uyuni a été un centre ferroviaire important au XIXe siècle. Des dizaines de carcasses de locomotives à vapeur et de wagons sont en libre accès, à quelques kilomètres du désert.

 

Bien sûr, découvrir le désert de sel est, à lui seul, fascinant, mais toute la région de Sud Lipez vaut le détour. Depuis le Chili, il faut traverser l’Altiplano, un périple de trois jours en jeep, en contemplant des paysages de carte postale, à commencer par le volcan Licancabur qui culmine à 5 916 m.

Les Laguna Verde et Laguna Colorada, des lacs aux couleurs magiques, accueillent quelque 6 000 flamants roses. Des volcans et leurs eaux chaudes permettent une baignade très appréciée, alors que des geysers surgissent à 200 °C.

Un peu plus loin, un troupeau de vigognes passe devant un rocher aux formes insolites et à proximité des cactus géants… Des surprises à couper le souffle !

Mais attention, le Sud Lipez est un désert à part entière. L’absence de réseau électrique, les températures très froides la nuit, et l’altitude en font une aventure qui se mérite.

Aude Richard