«J’avais déjà adopté un système de correction de vitesse des vents automatique sur ma précédente moissonneuse en 2006. J’en étais assez satisfait. Donc quand je l’ai renouvelée, j’y ai installé une version plus récente du dispositif », explique Patrick Barthes, agriculteur et entrepreneur sur 500 hectares à Condom, dans le Gers. Ainsi, sa John Deere W540 i Hillmaster a été équipée cet hiver d’un boîtier pour automatiser le changement de vitesse des vents en fonction de la pente. Un appareil entièrement conçu et fabriqué par Michel Barreau, un fournisseur local, passionné d’électronique.

Un inclinomètre précis

Le terminal tactile, installé en cabine, renferme un inclinomètre magnétique. Ce dernier détecte, grâce à des aimants, avec précision le pourcentage de pente positif ou négatif dans lequel est engagée la machine. En comparant cette information avec le réglage de base choisi par l’agriculteur sur terrain plat, le boîtier va adapter la vitesse de rotation de la turbine des vents aux grilles en fonction du pourcentage de la pente.

Adapter la machineau système

« Sur ma moissonneuse précédente, je n’avais pas constaté d’usures anormales des poulies et courroies, même après dix ans d’utilisation du boîtier. Mais quand j’ai sauté le pas avec la nouvelle, celle-ci a subi quelques modifications pour recevoir cet équipement en toute sécurité », précise Patrick Barthes.

La modification fréquente de la vitesse de rotation aurait en effet occasionné une usure prématurée de l’entraînement de la turbine. « Sur les conseils du concessionnaire, nous avons opté pour un nouveau système d’entraînement de l’organe, plus robuste », explique-t-il.

Par ailleurs, le terminal ne déclenche des modifications de réglages que par paliers de 50 tr/min, afin d’éviter des mouvements incessants qui pourraient causer des dommages aux composants. Et pour ne pas influer sur le faisceau électrique de la moissonneuse, le boîtier et le capteur sur la turbine sont reliés par un réseau électrique qui leur est propre.

Efficace en montéecomme en descente

« Le secteur est vallonné, décrit Patrick Barthes. Sur les 500 ha récoltés, je suis fréquemment confronté à des pentes de 25 %. » Dans ce cas de figure, l’entrepreneur réduit ses pertes de 1 à 3 % et gagne en qualité de nettoyage en mettant en route le correcteur de vitesse des vents automatique.« Je ne me suis pas orienté vers un lève-train arrière, car un tel système, en plus de modifier la moissonneuse, ne corrige qu’en montée et très peu en descente. De plus, le coût du boîtier et des adaptations sur la machine (autour de 2 000 euros) est plus accessible. »

Loris Coassin