Compte tenu de l’augmentation des importations des plantes et des produits d’origine végétale, maladies, ravageurs et autres virus émergents sont retrouvés de plus en plus fréquemment sur les cultures spécialisées (légumes, fruits ou plantes ornementales).
La mouche du brou de la noix (Rhagoletis completa), la noctuelle Heliothis, la mineuse de la tomate (Tuta absoluta), la bactérie Pseudomonas syringae, la noctuelle gamma (Autographa gamma), les mineuses et psylles des Allium, la mouche méditerranéenne des fruits, la pyrale du buis (Cydalima perspectalis), la punaise diabolique (Halyomorpha halys)…, la liste est longue. Et de nombreuses autres espèces restent très surveillées aux frontières, afin d’éviter leur introduction sur nos territoires. Par exemple, la maladie des taches noires des agrumes, ou Black spot, préoccupe fortement les autorités européennes, notamment parce que des détections en Afrique du Nord ont eu lieu il y a peu.
Car une fois ces organismes présents sur nos territoires, il faut apprendre à vivre avec et trouver des solutions rapidement. C’est le cas de Drosophila suzukii, une mouche originaire d’Asie du Sud-Est, qu’il n’est plus possible d’éradiquer. Introduite il y a dix ans en France, elle a provoqué depuis des dégâts considérables sur les cultures telles que la cerise, la framboise, la mûre, la myrtille et la fraise, etc., avec notamment des abandons de récoltes et des refus de lots déjà conditionnés.
La recherche s’est donc rapidement attelée au problème et a permis d’avancer, via des projets comme Dropsa (2013 à 2017) au niveau international, Suzukill (2015 à 2017) en Europe, ou le Casdar Drosophila suzukii (2013 à 2016) à l’échelle française.
Biologie mieux connue
Cela a permis, entre autres, de progresser sur le comportement et la biologie de ce diptère, qui était auparavant méconnu. « Les plantes hôtes de D. Suzukii, ainsi que les effets de la température et de l’hygrométrie, ont été étudiés », complète le CTIFL.
Alors qu’aucune méthode de protection n’était disponible, désormais des produits phytosanitaires sont homologués. Des dérogations pour cent vingt jours sont également attribuées chaque année. Mais l’utilisation d’insecticides n’est pas suffisante pour venir à bout de ce ravageur. Ces produits étant de plus en plus décriés (le diméthoate a été retiré en 2016), la recherche et les essais se sont centrés sur des méthodes de lutte plus durables et respectueuses de l’environnement, telles les filets insect-proof. Cela nécessite de poursuivre le travail. Un second Casdar a été lancé (voir encadré).