Depuis le début de l’année, à la suite d’une circulaire interdisant aux banques la domiciliation des opérations d’importation de légumes frais et fruits dont la production locale est jugée suffisante, le marché local subit des ruptures de stocks et des hausses des prix inhabituelles.

À l’exception de la pomme de terre, où la production locale répond aux besoins avec près de 5 millions tonnes par an, la filière des produits maraîchers, légumes et fruits peine à satisfaire la demande des ménages. Pour combler les déficits, les opérateurs locaux pratiquaient, jusqu’en 2016, des importations d’appoint. Ce que ne permettent plus les quotas des produits soumis au régime des licences d’importation. Échappent à ces contrôles les céréales, la poudre de lait et les huiles végétales, considérés comme des produits stratégiques.

Cette année 2017, les importateurs spécialisés en fruits et légumes sont soumis à un contrôle des plus rigides. Sur 247 au total, seuls une quinzaine se sont vu attribuer des licences pour l’importation de quotas très limités… La répartition des contingents s’est faite du 1er au 15 avril dernier.

Les Français dans l’expectative

Ce tour de vis décidé par le gouvernement algérien affecte aussi les partenaires traditionnels du pays, exportateurs de produits agricoles frais. L’appel lancé en février dernier par l’ancien président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Christian Estrosi, pour exhorter les autorités algériennes à importer au moins 20 000 tonnes de pommes des Alpes, afin d’assurer « la survie des exploitations alpines », reflète bien les inquiétudes des fournisseurs.

Comparativement aux autres produits et matières premières agricoles, les fruits et légumes français sont certes moins présents sur le marché algérien. Mais il n’en demeure pas moins que les opérations d’exportation depuis l’Hexagone dans ce domaine atteignaient annuellement 15 à 20 millions d’euros, avant l’instauration du système des quotas, selon différentes statistiques de l’Office algérien des statistiques (ONS).