publié lundi 13 juillet 2020 par cinq organismes des Nations unies.
Une ombre plane sur l’Afrique
Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Fonds international de développement agricole (Fida), le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), le Programme alimentaire mondial (Pam) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), c’est en Asie que les personnes qui souffrent de la faim sont les plus nombreuses, mais c’est en en Afrique que leur nombre croît le plus rapidement.
Cinq ans après s’être donné l’objectif d’éliminer la faim, l’insécurité alimentaire et toutes les formes de malnutrition, les cinq organismes de l’ONU constatent qu’ils ne pourront pas l’atteindre d’ici à 2030, « les données nous indiquent que le monde ne progresse ni vers l’accès de tous les habitants de la planète à une alimentation sûre, nutritive et suffisante tout au long de l’année, ni vers l’élimination de toutes les formes de malnutrition. »
> À lire aussi : Monde, quelle agriculture en 2050 ? (18/02/2020)
La sous-alimentation gagne du terrain
Les éditions de 2017 et 2018 du rapport avaient démontré que les conflits ainsi que la variabilité et les extrêmes climatiques allaient à l’encontre de l’action menée pour éliminer la faim, l’insécurité alimentaire et la malnutrition.
En 2019, le rapport montrait que les ralentissements et les fléchissements économiques sapent également ces efforts. Si cette tendance se poursuit, le nombre de personnes sous-alimentées dépassera les 840 millions d’ici à 2030, sans compter l’effet Covid-19 qui risque d’ajouter 83 à 132 millions de personnes sous-alimentées à celles qui l’étaient déjà. Par conséquent, le monde n’est pas en voie d’atteindre l’objectif « faim zéro ». Cette situation touche particulièrement les enfants puisque, selon le rapport, 21,3 % des enfants de moins de cinq ans, soit 144 millions, souffraient d’un retard de croissance en 2019.
En 2020, la pandémie, ainsi que les invasions de criquets pèlerins d’une ampleur sans précédent en Afrique de l’Est risquent d’aggraver la situation. « Il est inacceptable, dans un monde qui produit suffisamment de nourriture pour nourrir toute sa population, que plus de 1,5 milliard de personnes ne puissent pas se permettre un régime alimentaire conforme aux niveaux requis de nutriments essentiels et que plus de trois milliards de personnes ne puissent même pas se permettre le régime alimentaire sain le moins cher », s‘ alarment les organismes signataires.