Quand Mariela Piette (en photo) arrive à bord de son camping-car, les élèves de l’école de musique s’écrient : « C’est la luthière. » La jeune femme, à la tête de l’Atelier des Quatre Cordes à Reims, dans la Marne, a décidé de se mettre au service des musiciens des zones rurales : une fois par mois, elle pratique l’itinérance. Un moyen, pour cette trentenaire qui s’est formée en Angleterre, d’éviter la routine.

 

Véhicule aménagé

« Je pars pour trois jours dans une commune dont le directeur de l’école de musique ou le maire a fait appel à moi », explique-t-elle. Mariela sillonne déjà les routes de la Marne et bientôt celles de l’Aisne, des Ardennes. « Je vais à la rencontre de parents de jeunes musiciens, qui ont un emploi du temps si chargé qu’ils n’iraient pas chez un luthier en ville, poursuit-elle. J’ai à cœur de leur donner des conseils. Après de premier contact, il n’est pas rare qu’ils passent à mon atelier à Reims. »

La maître artisan s’installe du mercredi au vendredi à proximité d’une école de musique. Elle a aménagé un établi dans son camping-car, afin de procéder à de menues réparations ou à des réglages : « Les clients déposent leur instrument le matin et le récupèrent au plus tard le surlendemain. J’ai appris à travailler vite. »

La professionnelle, qui fabrique et restaure des violons et violoncelles, a aussi une activité de location et de vente d’instruments. « Si quelqu’un recherche un violon, je me déplace avec six modèles à différents prix. Les gens les essaient. Je prends le temps avec eux, je les mets en confiance », raconte Mariela, qui sait que son métier jouit d’une véritable aura.

À l’autre bout de la France, Élodie Wary exerce, elle aussi, le métier de luthier itinérant. Chaque mercredi, elle part en tournée. L’Atelier qui bouge (2) intervient dans quatre départements (Haute-Garonne, Hautes-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques, Gers), à la demande des conservatoires et écoles de musique. À bord de son camion, Élodie propose un service de proximité. « Pour les réparations plus importantes, comme un collage sur un violoncelle, je rapporte l’instrument à l’atelier. »

(1) http://atelierdesquatrecordes.com (2) www.elodie-lutherie.com