« La claustration peut être considérée comme une occasion de mieux maîtriser l’aspect sanitaire de l’élevage, car les animaux sont moins sujets aux éléments extérieurs », estime l’Institut technique de l’aviculture (Itavi). Pour y parvenir avec des canards prêts à engraisser, plusieurs conditions doivent être réunies, à commencer par une densité d’animaux adaptée.

Adapter la densité en bâtiment

Selon les caractéristiques du bâtiment (surface, largeur, type de sol, ventilation) et l’âge des canards, les recommandations varient de 3 à 15 animaux par mètre carré. La densité doit être raisonnée « à partir de la surface utile, précise l’Itavi ». Il convient également d’« éviter le stockage de matériel dans le bâtiment qui, en l’encombrant, nuit à la bonne circulation de l’air ».

S’agissant de la litière, la chambre d’agriculture des Landes recommande « un paillage régulier, tous les jours », et suggère de prévoir « deux ou trois curages en cours de bande pour éviter d’éventuelles lésions aux pattes et aux bréchets ». En outre, équiper les pipettes d’abreuvement avec des récupérateurs d’eau permet d’éviter les excès d’humidité.

Une alimentation moins riche

Du côté de l’alimentation, « il est important d’adapter le niveau énergétique des formules alimentaires car les animaux confinés, étant moins actifs, dépensent moins d’énergie », observe la chambre d’agriculture des Landes. D’après l’Itavi, « les aliments adaptés au canard prêt à engraisser sont formulés pour nourrir des animaux ayant accès à l’extérieur avec des taux d’énergie à 3 000 kcal/kg et à 15 % de matière azotée totale (MAT) ».

Lors d’une mise à l’abri, des essais conduits dans le cadre du projet Prosper (1) ont confirmé la possibilité de réduire à 2 800 kcal/kg l’apport énergétique, et à 13,5 % de MAT la ressource protéique en phase d’élevage, « sans hypothéquer les performances en phase d’engraissement. » En parallèle, une supplémentation en acides aminés soufrés permet de « limiter les retards d’emplumement régulièrement observés en claustration », pointe la chambre d’agriculture des Landes.

Afin de prévenir les troubles digestifs, le recours à des additifs composés d’acides organiques ou d’argiles est possible. Cela présente aussi l’intérêt d'« assécher les fientes et avoir une meilleure tenue des litières ». L’acidification de l’eau de boisson est également envisageable pour faciliter la digestion.

Dans ces conditions particulières d’élevage, « une pesée régulière d’un échantillon d’animaux, idéalement tous les sept jours, permet de suivre les performances de chaque lot, avise l’Itavi. Le poids moyen sera comparé à la courbe de croissance de référence fournie par le sélectionneur ou l’accouveur ». C’est aussi l’occasion de vérifier le bon emplumement des canards, l’état des coussinets plantaires et les « potentielles brosses ou brûlures de l’abdomen ».

(1) Proposer de systèmes de production de prêt à engraisser résilient, piloté par l’Itavi en partenariat avec les professionnels de la filière des palmipèdes à foie gras.