Dans un communiqué du lundi 13 novembre 2023, plusieurs organisations agricoles européennes (1) demandent à la Commission européenne et aux États membres de prendre une décision scientifique lors du prochain comité d’appel du 16 novembre 2023. Le vote sur la proposition de renouvellement de l’autorisation du glyphosate par les États membres est prévu à 9 heures.
Si le 13 octobre dernier, la proposition de la Commission européenne pour renouveler la molécule herbicide pour dix ans n’a pas trouvé de majorité requise, la Commission ne devrait malgré tout pas modifier cette dernière. Les agriculteurs de ces organisations souhaitent pourtant que le glyphosate soit autorisé pour quinze ans de plus. Ils estiment en effet qu’il « n’existe aucune base scientifique pour une période d’approbation plus courte ».
Processus européen reconnu
Ces derniers rappellent que « partout dans le monde, le processus européen de réapprobation des substances destinées à être utilisées dans les pesticides est considéré comme l’un des plus stricts et des plus scientifiques ». Pour le glyphosate, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a conclu que la molécule « peut être réapprouvée sans danger », estiment-ils.
« Nos exploitations agricoles sont nombreuses et se trouvent dans des zones présentant des géologies et des conditions agroclimatiques différentes, variant en taille, en structure et en production (cultures ou animaux). Il n’est donc pas surprenant que les outils que nous utilisons soient également nombreux et adaptés à ces conditions », ajoutent les organisations.
Un des outils à disposition
Toutefois, pour réussir à produire des cultures, les agriculteurs doivent notamment contrôler les mauvaises herbes. « Pour cela, nous avons besoin d’un large éventail d’outils non seulement efficaces, mais qui nous permettent également d’adopter des pratiques agricoles qui se sont avérées plus durables. Le glyphosate est l’un des outils clefs sur lesquels nous comptons pour y parvenir, car il peut être utilisé dans des systèmes agricoles durables tels que l’agriculture de conservation, qui à son tour peut contribuer à améliorer la qualité des sols et à renforcer la biodiversité. »
« Sans glyphosate, pour produire les mêmes rendements, les agriculteurs de toute l’UE auraient besoin de plus d’intrants et de plus de terres agricoles », insistent-ils enfin.
(1) Asaja, CAP Agricultores de Portugal, BAB, UPA, Landbrug Fodevarer, Pollumajanduskoda, Romania Proagro, Lapar, UNCSV, Asociatia Forta Fermierilor et Zemnieku Saeima.