Plusieurs dizaines de militants du collectif anti-OGM Faucheurs volontaires ont fait irruption ce jeudi 9 novembre 2023 dans la matinée dans les locaux du groupe agricole Arterris à Carcassonne, pour dénoncer le projet européen de renouvellement de l’autorisation du glyphosate, a constaté l’AFP.
« On demande que les produits à base de glyphosate ne soient pas réautorisés par l’Europe », a déclaré à l’AFP Dominique Masset, militant des Faucheurs volontaires et coprésident de Secret toxique, coalition de 80 associations engagées contre les pesticides jugés dangereux pour l’environnement.
URGENT - #Glyphosate#Carcassonne
— Conf' Paysanne (@ConfPaysanne) November 9, 2023
une cinquantaine de Faucheur·euses ont pénétré ce matin dans les entrepôts de la société Aterris à #Carcassonne où sont stockés des bidons de #glyphosate. La police est sur place.@AFP@agrapresse@ContexteAgro@BFMTV@RTLFrance@franceinfopic.twitter.com/BFProgclZ3
Alors qu’il occupait avec d’autres militants les locaux d’Arterris, qui commercialise des produits à base de glyphosate destinés aux professionnels, Dominique Masset a déploré que « le principe de précaution [ne soit pas] respecté » par l’Union européenne.
« La Commission [européenne] prétend qu’il n’y a pas de danger avéré justifiant l’interdiction, mais les produits contenant du glyphosate et d’autres substances qui y sont associées sont dangereux. On n’analyse pas les produits finis tels qu’ils sont vendus », dénonce-t-il. « On épand dans les champs des produits qui sont composés de différentes molécules, dont le glyphosate. Les études n’analysent pas les autres substances. C’est incohérent et non réglementaire », estime M. Masset, qui promet un recours devant la Cour de justice de l’Union européenne.
Réactions des politiques en perspective du prochain vote européen
L’autorisation actuelle du glyphosate dans l’Union européenne expire le 15 décembre 2023. Les 27 pays de l’Union sont divisés sur une proposition de Bruxelles de la reconduire pour dix ans. Des pays du sud et de l’est de l’Europe y sont favorables, alors que la France et l’Allemagne se sont abstenues lors du vote du 13 octobre. Un nouveau vote doit avoir lieu en novembre.
Du côté politique, les réactions ne se sont pas fait attendre. Le député du Rassemblement national Christophe Barthès a fermement condamné l’action militante.
Je condamne fermement l’intrusion des faucheurs volontaires dans un local d’Arterris ce matin à Carcassonne. Ce groupuscule doit être dissout au plus vite par le ministre de l’intérieur. Les écologistes radicaux n’ont pas à dire aux agriculteurs ce qu’ils doivent faire ou non !
— Christophe Barthès (@BarthesChristop) November 9, 2023
De son côté, le député écologiste Benoît Biteau interpelle le ministre de l’Agriculture afin que celui-ci se prononce contre le renouvellement du glyphosate au sein de l’Union européenne.
Les faucheurs volontaires occupent un magasin qui vend des pesticides à Carcassonne.
— Benoît BITEAU (@BenoitBiteau) November 9, 2023
Si ces pesticides se retrouvent mis en vente ici, c'est que leur mise sur le marché a été autorisée par l'Etat 🇫🇷. @EmmanuelMacron, @MFesneau, le 16 nov, l'Europe doit dire non au glyphosate ! pic.twitter.com/3PyMcGGn8S
Le glyphosate, substance active de plusieurs herbicides, avait été classé en 2015 comme « cancérogène probable » par le Centre international de recherche sur le cancer de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Le groupe allemand Bayer, qui a racheté Monsanto en 2018, affirme « rester confiant dans la prochaine étape », se disant « convaincu de la sécurité » du glyphosate. Une autre manifestation contre la réautorisation du glyphosate est prévue à Angers ce vendredi 10 novembre.