Les conditions météo restent favorables à l’expression de la cercosporiose, notamment en Centre-Val de Loire et en Champagne où les T4 commencent déjà pour les arrachages d’octobre. Les autres régions débutent leur deuxième ou troisième traitement.
« C’est encore la maladie dominante cette année, sur toutes les zones betteravières », informe Ghislain Malatesta, directeur du département de l'expérimentation et des expertises régionales à l’ITB (Institut technique de la betterave). Il conseille de bien surveiller les parcelles, trois semaines après le dernier traitement.
Pour les parcelles qui atteignent un nouveau seuil d’intervention (fréquence supérieure à 25 % de feuilles touchées par la cercosporiose), le renouvellement de la protection doit être déterminé en fonction de la sensibilité de la variété à la maladie, et de la date de l’arrachage. « Un traitement à moins de 45 jours de la récolte est rarement valorisé », indique le spécialiste.
Mélange triazoles et cuivre
Un programme à base de triazoles et de cuivre est préconisé. Le produit Airone SC de Phyteurop (136 g d’hydroxyde de cuivre + 136 g d’oxychlorure de cuivre) a de nouveau obtenu cette année une autorisation de mise sur le marché dérogatoire de 120 jours (utilisation du 1er juin au 29 septembre 2024).

Ghislain Malatesta conseille une utilisation à 2,75 l/ha en cas de forte pression, ou à 1,8 l/ha en cas de moindre présence de la maladie et/ou sur variétés très tolérantes. « Attention aux autres formes de cuivre, chélates ou nitrates, qui provoquent des brûlures sur le feuillage ou sont moins efficaces », alerte-t-il.
Propulse, nouveau produit
Dans les situations délicates, Airone SC a un effet bénéfique sur l’efficacité des triazoles comme Spyrale, Passerelle ou Timbal EW. Un nouveau produit vient d’être homologué. Il s’agit de Propulse (Bayer CropScience), composé de 125 g/l de prothioconazole et de 125 g/l de fluopyram et applicable à la dose de 1,2 l/ha par application (deux applications au maximum par an et par culture, avec 21 jours au minimum entre deux traitements).
« Cela permet d’avoir une nouvelle solution, se félicite Ghislain Malatesta. En T4 notamment, on commençait à être à court. » Alterner les produits performants contre la cercosporiose limite le développement de résistance.