« L’état sanitaire des siliques de colza s’est dégradé ces dernières semaines », constate Terres Inovia. Le climat très humide de ces dernières semaines a en effet abouti dans plusieurs secteurs à des brunissements ou noircissements.
Mycosphaerella brassicicola est en Poitou-Charentes, Pays de la Loire, Bretagne, Centre-Val de Loire et Champagne-Ardenne. Et des diagnostics sont encore en cours sur d’autres régions.
« Cette année, les symptômes — taches grisâtres ponctuées de petits points noirs — sont marqués, et surtout montés sur les siliques, provoquant leur brunissement prématuré », ajoute l’institut.
Des taches sur siliques
Alternaria brassicae s’observe sur les secteurs du littoral atlantique, de la Vendée à la Normandie, ainsi que dans les Hauts-de-France jusqu’en Bourgogne. Là aussi, d’autres analyses sont en cours. Les symptômes peuvent être typiques (taches noires circulaires) mais aussi être confondus avec ceux de Mycosphaerella, notamment.
De plus, des champignons saprophytes et/ou moisissures (type cladosporium, botrytis) se développent en parasite sur des siliques sénescentes et/ou lésées par un évènement antérieur. « Des hampes entièrement noircies révèlent, quant à elles, un échaudage plus précoce lié à un facteur limitant sur la culture », complète Terres Inovia.
Quant à la cylindrosporiose, on la reconnaîtra à la courbure des siliques et à un dessèchement prématuré. Dans ce cas, les pédoncules s’entourent souvent de taches blanchâtres. « Il est très probable aussi qu’un complexe entre agent(s) pathogène(s) et saprophytes se présente en parcelle », ajoute l’institut.
Pas de gain net
Les impacts précoces de ces taches sur siliques sont mal connus. Toutefois, selon Terres Inovia, ils pourraient affecter le rendement en jouant notamment sur le remplissage des grains : Mycosphaerella pouvant entraîner 2-3 q/ha de perte et l’alternaria jusqu’à 6 q/ha.
« Dans tous les cas, face à ces symptômes, il n’y a rien à envisager de particulier », appuie Terres Inovia. Il souligne :
- Un nombre restreint de solutions permettant un passage dans le respect de la règlementation avec un délai avant récolte (DAR) des solutions qui excède souvent 42 jours ;
- Et une absence de gain net pour un passage au stade actuel du colza.