Deux traitements de semences (TS) de tournesol antimildiou avaient obtenu une homologation en août 2022. Plenaris de Syngenta et Luminesa de Corteva d’abord, à base d’oxathiapiproline, et Ressivi de Syngenta (acibenzolar-S-méthyle). Syngenta a cessé la production et la commercialisation du Ressivi à l’automne 2023.

Cet arrêt faisait suite à des études internes réalisées en amont de la prochaine révision de l’homologation de la substance active au niveau européen. « La matière active répond à l’un des critères de classification considéré comme un critère d’exclusion », justifie Syngenta. Les semences de report déjà traitées pourront toutefois être utilisées cette année, la molécule étant pour le moment encore homologuée.

Pour éviter tout risque de développement de résistance avec Plenaris ou Luminesa, « l’utilisation d’un deuxième mode d’action est fortement recommandée. Seul Ressivi remplit ce rôle », écrivait Terres Inovia en 2023. En 2024, les traitements de semences antimildiou ne comprendront qu’un seul mode d’action à travers l’oxathiapiproline. « On fait tout notre possible pour que ça ne dure pas. On ne voudrait pas que se développent des résistances, qui peuvent apparaître très rapidement », alerte Franck Duroueix, de l’institut.

Nouveau produit en 2025

Un traitement de semences à base de fluoxastrobine et de fluopicolide a montré de bons résultats dans les essais de Terres Inovia. Il est attendu pour 2025 et pourra être utilisé seul puisqu’il comprend deux modes d’action. Le produit présente également l’intérêt, selon Bayer, d’avoir un effet sur la fonte de semis. Celle-ci est contrôlée par du fludioxonil en TS, « molécule qui à terme devrait disparaître », précise Franck Duroueix.

Terres Inovia rappelle également que le traitement antimildiou de semences n’est pas systématique. Il est à réserver aux parcelles à risque agronomique fort (retour fréquent du tournesol, attaques significatives dans les cinq dernières années), ou à des génétiques fragiles avec un seul gène codant la résistance à ce pathogène fongique.

La destruction des espèces hôtes (repousses de tournesol, ambroisie à feuilles d’armoise, bidens, xanthium), leur absence en interculture (niger, sylphie, repousses de tournesol) et le semis sur sol bien ressuyé et réchauffé, sans fortes pluies annoncées les jours suivants, sont également des leviers agronomiques efficaces. Par ailleurs, « l’utilisation de tournesol en graines de ferme dans les couverts est à proscrire », souligne l’institut.

Raphaëlle Borget