« Sur cette campagne de 2023, 3 500 ha de céréales (blé et orge) ont reçu le biostimulant, seul ou associé à un fongicide appliqué à demi-dose. Cela représente 25 % de la surface de céréales sur le territoire Lamy-Bienaimé », s’est félicité Cédric Clochard, directeur du site de Lusseray.

Le biostimulant gagne du terrain chez leurs clients depuis trois ans. Il est utilisé dans tous les systèmes agricoles, bio comme conventionnel ou avec certification environnementale. « Il permet une réduction d’usage des phytos, ce qui répond notamment aux cahiers des charges comme la HVE ou les MAEC, et correspond aussi à la demande sociétale. Les agriculteurs sont demandeurs. »

Application en T1

Le produit est appliqué en foliaire en premier traitement fongicide (T1) sur les céréales, entre la mi-mars et la mi-avril, à hauteur de 1 l/ha quand il est appliqué avec un fongicide, et à 2 l/ha appliqué seul. « Certains agriculteurs engagés dans une certification effectuent également une application en T2, avec des algues brunes », explique Cédric Clochard. Selon ce dernier, le produit coûte 15 €/ha. « Il n’y a pas de différence de coût pour celui qui l’utilise avec une dose de fongicide réduite de 50 % », estime-t-il.

Egalement sur tournesol

Depuis cette année, les établissements Lamy-Bienaimé proposent aussi une solution à base d’algues brunes sur tournesol, qui a été utilisée sur mille hectares (22 % des surfaces en tournesol du secteur du négoce). « Elle s’applique seule, en préventif, au stade « limite passage tracteur » », rapporte Cédric Clochard.

Le négociant envisage de la déployer sur pois et féverole. « On sent que les agriculteurs n’ont pas le même regard sur les biostimulants qu’il y a une dizaine d’années. La pratique se professionnalise », assure Cédric Clochard. Il concède qu’en année à forte pression, la protection par le biostimulant seul n’est pas suffisante.

© Justine Papin/GFA - Cédric Clochard (à gauche), directeur du site de Lusseray des établissements Lamy-Bienaimé, et François Bienaimé (à droite), responsable commercial des productions végétales, ont présenté la solution à base d'algues. Kévin Bouquet (au centre), agriculteur dans les Deux-Sèvres, a témoigné de son utilisation du biostimulant.

Kévin Bouquet, agriculteur à Brioux-sur-Boutonne et client de Lamy-Bienaimé, teste les algues rouges depuis trois ans sur son exploitation, motivé par l’envie de réduire l’usage de phytos. Il en applique en T1 avec un fongicide à 50 % de sa dose sur ses 120 ha de céréales. « L’efficacité est similaire à un fongicide à pleine dose », a-t-il témoigné, en précisant que l’an dernier par exemple, la météo sèche n’a pas été propice aux maladies. « Je n’appliquerais pas cette solution seule sur l’ensemble des 120 ha, ce serait prendre un risque », explique-t-il.