Entre 250 et 300 éleveurs étaient rassemblés ce lundi 20 février 2023 devant la préfecture de la Loire-Atlantique, à Nantes. Ils voulaient exprimer la détresse des éleveurs de volailles face au manque de trésorerie généré par les vagues successives de grippe aviaire. Ils répondaient à l’appel conjoint de la FRSEA et Jeunes Agriculteurs des Pays de la Loire ainsi que de la FNSEA des Deux-Sèvres.
« Malgré l’écoute régulière et attentive depuis le début de la crise, la détresse des éleveurs est forte et une accélération des dispositifs d’indemnisations est urgente », rapporte à La France AgricoleJordy Bouancheau, responsable aux Jeunes Agriculteurs des Pays de la Loire.
#influenzaaviaire 300 éleveurs présents à Nantes pour exiger le versement rapide des indemnisations du printemps dernier @Prefet44@MFesneau@ChLambert_FNSEA@CFA_Aviculteurs@JeunesAgripic.twitter.com/wJ1RBnvjFd
En effet, l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) a touché de plein fouet la région des Pays de la Loire ainsi que le département des Deux-Sèvres. Aussi, de nombreux éleveurs sont « au bord du gouffre » et demandent accélération du dispositif d’indemnisation des pertes subies durant l’épizootie de grippe aviaire de 2021-2022.
Un coup de pression pour accélérer le dispositif d’indemnisation
Pour Jordy Bouancheau, le problème est que certains élevages touchés par la grippe aviaire lors de la première vague de 2021-2022 n’ont toujours pas touché leur solde de la « I1 » concernant la prise en charge des pertes subies durant les périodes de vides sanitaires prolongés.
À la veille de la fermeture du dispositif d’indemnisation « I2 » (1) porté par FranceAgriMer, le 24 février prochain, les éleveurs veulent une assurance que le solde soit rapidement versé.
Ainsi, durant un entretien avec la préfecture, les syndicats ont obtenu un engagement services de l’État leur assurant que « l’ensemble des soldes de la première vague serait réglé en mars ».
La @fdsea53 présente avec la @FRSEA_PDL devant la préfecture de Nantes pour dénoncer la lenteur de l état pour soutenir les éleveurs de volailles touchés par la grippe aviaire. Il y a urgence !!@CFA_Aviculteurs@MFesneaupic.twitter.com/ieCsbc26NR
Si cette annonce sonne comme une victoire pour le responsable des JA Pays de la Loire, elle représente surtout un retour à zéro. Le solde versé en mars « va venir simplement compenser chez les éleveurs les avances de trésoreries qu’ils avaient pu faire auprès de leur banque », souligne-t-il.
Les syndicats demandent désormais des avances de trésoreries sur la deuxième vague afin de pallier le manque de trésorerie et s’assurer que les éleveurs aient un revenu. « Certains éleveurs touchés par la grippe aviaire durant la deuxième vague n’ont toujours pas reçu leur VMO (valeur moyenne objective) ou au moins les 75 % de la VMO », précise Jordy Bouancheau.
Des arbitrages en cours concernant les indemnisations de la seconde vague
Par ailleurs, les éleveurs regrettent l’absence de dispositif indemnitaire connu pour la seconde vague de grippe aviaire, et ce, malgré l’engagement du ministre de l’Agriculture à renouveler le dispositif mis en place lors de la première vague.
L’avance de trésorerie concernant cette seconde vague de grippe aviaire est encore en arbitrage entre le ministère de l’Agriculture et celui de l’Economie. « On souhaite que le dispositif soit à la hauteur de ce qu’il y a eu pour la première vague, c’est-à-dire une prise en charge à 100 % de la perte de marge brute », indique Jordy Bouancheau.
Afin d’inciter les éleveurs à conserver leurs atleliers de production, les syndicats exigent un réel soutien économique de la part des services de l’État.
Pour le représentant des JA, il s’agissait aussi de s’assurer que le dispositif « I3 » intervienne pour les 45 communes des Pays de la Loire qui vont être soumises à un système comparable au plan Adour et dans lesquelles il n’y aura pas de production de canards jusqu’au mois de juin.
« Un coup de cliquet sur le dispositif de vaccination »
Enfin, cette manifestation est également « un coup de cliquet supplémentaire sur le dispositif de la vaccination ». Jugé trop lent par les syndicats, ils demandent une meilleure lisibilité sur la future stratégie vaccinale de la France.
« Nous allons essayer de rencontrer l’Anses directement pour savoir où ils en sont car les éleveurs ont besoin de lisibilité à long terme sur le dispositif de vaccination même si ce dernier ne sera pas une réponse à 100 % à la situation de crise sanitaire », détaille Jordy Bouancheau.
(1) dispositif de prise en charge des pertes post-restrictions sanitaires dues aux éventuelles difficultés de remise en place sur au maximum 150 jours de vides consécutifs à la levée des mesures sanitaires.