Un Mercedes-Benz Unimog U430, équipé d’une épareuse récupératrice Mulag et d’une remorque Fliegl, fauche les bords de route. Non, nous ne sommes pas en Allemagne, mais assurément sur une petite route de la Somme. Il s’agit, en effet, de l’ensemble que possède Nicolas et Sébastien Beugnet, à la tête de la SARL éponyme, basée à La Chaussée-Tirancourt, dans la Somme.

Une alimentation à 70 % avec du fumier et de l’herbe
L’investissement dans ces engins a été réalisé en 2018. Il accompagne l’arrivée sur l’exploitation d’un méthaniseur en cogénération. « Nous effectuions déjà plus de 600 km de fauche de bords de route en prestation. Nous voulions aller plus loin et valoriser l’herbe, mais aussi diversifier les ateliers de la ferme. Le méthaniseur a été mis en route en 2018. Il est alimenté à 70 % avec du fumier et de l’herbe, qui sont la base de sa ration. Ainsi, nous cherchons à être au maximum autonomes dans son alimentation », explique Nicolas. En effet, le fumier est fourni par l’atelier de taurillons sur paille, présent sur l’exploitation.

« L’ensemble tourne de mai à juillet et un peu en octobre. Avec les différentes coupes, entre 800 et 900 km sont aujourd’hui avalés par le chantier. En première coupe, nous récoltons environ 1 tonne de matière par kilomètre. En pleine activité, ce sont entre 3 et 4 remorques par jour d’herbe qui sont récupérées. Pour le moment, nous travaillons sur un rayon de 20 km autour de l’exploitation. Avant, nous avions des contrats annuels. De manière à sécuriser d’avantage notre investissement, nous sommes passés à des contrats de trois ans », raconte Nicolas. Pour maximiser la quantité de produit à chaque voyage, la matière est poussée une à deux fois à l’aide du système de fond poussant de la remorque.

Quatre constructeurs pour un ensemble
Contrairement à un ensemble avec tracteur, l’épareuse est placée sur la plate-forme, derrière la cabine. Effectivement, l’Unimog est un hybride, entre un petit camion, avec sa cabine deux places et une caisse arrière, et un tracteur, avec sa polyvalence et son côté tout terrain. L’épareuse a une largeur de coupe de 1,60 m. « La vitesse d’avancement oscille entre 3 et 5 km/h, en fonction des routes et du volume de matière. » Elle reprend le principe d’une épareuse classique, toutefois, une soufflerie aspire la matière juste derrière le rotor. Cette dernière est ensuite propulsée dans une remorque Fliegl à fond poussant attelée à l’arrière. Afin d’éviter que l’herbe ne s’envole, la caisse est outillée d’un système de toiles qui peuvent s’ouvrir hydrauliquement. « Nous voulions quelque chose de modulable pour transporter d’autres produits si nécessaire. »

L’ensemble bénéficie de sérieux arguments pour le transport. L’un des avantages de l’Unimog est d’être homologué à 90 km/h sur route. « Pour avoir l’homologation en France, le système de caisse Fliegl repose sur un châssis Asca, précise Nicolas. En ce qui concerne la conduite, une personne est attitrée à cet ensemble. Il est titulaire du permis super-lourd et de la Fimo (formation initiale minimum obligatoire). »

Une position de conduite optimale
Autre particularité du petit camion Mercedes-Benz, les commandes principales (pédalier et volant) glissent devant le siège de droite au travail. Le chauffeur se trouve ainsi au plus près de la machine pour contrôler son travail. De plus, la portière dispose d’une avancée sur l’extérieur, de façon à obtenir une meilleure vue sur la tête de coupe. Les commandes de l’épareuse sont regroupées sur un joystick placé en bout d’accoudoir.

Pour améliorer la visibilité, la machine est dotée de nombreux rétroviseurs. Deux caméras permettent au conducteur de contrôler le remplissage de la remorque, de même que la présence de personnes ou de véhicules derrière le chantier.
Pierre Peeters
