« Les volumes de production ont chuté, mais ce recul de l’offre a permis de maintenir un équilibre dans les prix de vente entre 1,20 et 1,70 €/kg d’endives sorties exploitation, tout au long de la campagne, souligne Philippe Bréhon, agriculteur à La Couture dans le Pas-de-Calais et président de l’Union des Endiviers de France. Nous avions tiré la sonnette d’alarme en début de campagne, au moment où le prix de l’électricité avait flambé. Le fait que les cours se soient maintenus autour de 1,5 €/kg a permis de couvrir la forte augmentation de nos charges ». Il reconnaît aussi que toute la filière a joué le jeu, pour ne pas provoquer d’effondrement des cours, y compris les grandes enseignes de la distribution.
Un premier recul des surfaces en 2022
Les surfaces de racines d’endives ont reculé en 2022 de 13 % par rapport à 2021, à 7 476 ha d’après les dernières estimations d’Agreste. Les rendements n’ont pas non plus été au rendez-vous à cause de la sécheresse du printemps et de l’été 2022. Résultats, la production d’endives termine la campagne 2022-2023, à 128 000 tonnes, en repli de -17 % par rapport la campagne précédente et de -16 % par rapport à la moyenne des cinq années 2017-2021.
Nouveau recul des surfaces en 2023
Les surfaces vont encore baisser cette année, car malgré des prix qui se sont tenus, certains producteurs ont jeté l’éponge. « Personnellement, je connais neuf agriculteurs dans mon entourage qui ont fait le choix d’arrêter les endives cette année, reconnaît le Président de l’Union des Endiviers. Certains pour prendre leur retraite de façon un peu précipitée. D’autres qui devaient réinvestir ont préféré se tourner vers des cultures plus simples face aux coûts exorbitants des équipements et des intrants. D’autres enfin, ont arrêté faute de difficultés à trouver de la main-d’œuvre ».
Des rendements incertains
Les conditions de semis ont aussi été compliquées au printemps 2023. « Dans les champs, ça n’est pas folichon, constate Philippe Bréhon. À cause du printemps trop humide cette fois, les semis ont été retardés et réalisés dans des conditions très difficiles. Nous avons actuellement pas mal de pluie, ce qui profite aux racines, mais je ne suis pas sûr que ce sera suffisant pour rattraper le manque de pieds ».